Qu’est-ce qu’un bivouac ?
Le terme "bivouac" vient de l'ancien français "bi" qui signifie "deux" et "vouaque" qui signifie "veille". À l'origine, il désignait une pratique militaire où les soldats passaient la nuit en plein air, généralement avant une bataille ou lors d'une mission de reconnaissance.
De nos jours, le bivouac est principalement associé aux activités de plein air et est souvent utilisé par les randonneurs et les trekkeurs pour profiter de la nature et explorer des lieux éloignés. Il offre une expérience plus immersive et proche de la nature que les hébergements traditionnels.
Le bivouac est un campement éphémère, installé pour une seule nuit, du coucher au lever du soleil. Il s’oppose en cela au camping sauvage, qui consiste en un campement installé dans un même endroit pour plusieurs nuits, en dehors des emplacements de camping traditionnel.
Bien choisir son équipement de bivouac
Quand on se lance pour la première fois en bivouac, plusieurs questions nous viennent en tête et notamment celle du matériel. Pour vous aider à y voir plus clair, nous vous donnons quelques conseils sur les équipements indispensables pour un bivouac réussi !
Bien choisir sa tente
Même si lors de votre trek avec Atalante, nous vous fournissons la tente, voici quelques caractéristiques à prendre en compte si vous souhaitez tenter l’aventure de votre côté.
Tout d’abord, sachez que plusieurs formes de tentes existent :
→ la tente “dôme” ou tente “igloo”, simple à monter, spacieuse mais peu résistante au vent
→ la tente “tunnel”, plus technique à monter, mais offrant une meilleure résistance au vent
→ la tente “géodésique”, très résistante au vent et très spacieuse
Pensez à bien vérifier que votre tente est équipée d’un double-toit, indispensable pour protéger la tente des intempéries et de la rosée du matin. Si vous partez pour plusieurs jours de trek en itinérance, le poids de la tente pourra être un critère de choix.
Chez Atalante, nous avons fait le choix de prendre des tentes 3 places pour 2 personnes afin d’avoir suffisamment de place et de pouvoir stocker les sacs à dos à l’intérieur de la tente.
Bien choisir son sac de couchage
Élément clé pour passer une nuit chaude et confortable : le sac de couchage ! Mais entre les différentes matières, les différentes formes et les différentes caractéristiques, il n’est pas toujours facile de s’y retrouver !
- La forme et la taille
Généralement, les sacs de couchage sont soit de forme classique, soit de forme sarcophage. Pour une isolation thermique optimale, nous vous recommandons ceux en forme de sarcophage ou momie. Proches du corps, ils limitent la circulation d’air et offrent une protection optimale de la tête avec leur capuche intégrée.
En règle générale, il est recommandé de prendre 10cm de plus que sa taille pour un sac de couchage de forme classique et 30cm de plus que sa taille pour un sac de couchage de forme sarcophage.
- La matière
Il existe deux grands types de sacs de couchage : les sacs de couchage en plumes et les sacs de couchage synthétiques.
Parmi les sacs de couchage en plumes, vous trouverez ceux en plumes d’oie et ceux en plume de canard. La différence ? Les sacs de couchage en plumes d’oie sont plus légers et plus compacts et ont un meilleur pouvoir d’isolation que ceux en plumes de canard.
Les sacs de couchage synthétiques sont plus lourds et plus volumineux mais plus abordables en termes de prix et plus résistants à l’humidité. Toutefois, comptez en moyenne une durée de vie de 5 ans pour un sac de couchage synthétique contre 15 à 30 ans pour un sac de couchage en plumes.
Le saviez-vous ? Un sac de couchage ne se plie pas et ne se roule pas ! Il se… bourre dans le sac, tout simplement. En commençant par les pieds, vous évacuez l’air au fur et à mesure par le haut du sac de couchage, vous assurant ainsi de le rentrer aisément et rapidement !
Pour un gain d’espace, il est possible d’utiliser un sac de compression. Toutefois, pensez à sortir votre sac de couchage pour le conserver dans un sac de rangement avec des petits trous d’air. Cela évitera aux plumes d’être complétement écrasées et ainsi de conserver leur pouvoir gonflant dans le temps.
- La température
En regardant l’étiquette du sac de couchage, vous verrez qu’il est affiché une température confort, une température extrême et une température limite. Mais qu’est-ce que cela signifie ?
La température de confort est celle jusqu’à laquelle vous n’aurez pas froid. C’est cette température qui doit vous guider lors de votre achat. Chez Atalante, nous vous recommandons de choisir un sac de couchage de 10°C de moins que la température la plus basse que vous rencontrerez lors de votre voyage. Par exemple, si la température la plus basse annoncée est de 5°C, nous vous conseillons de choisir un sac de couchage dont la température de confort est de -5°C.
La température limite est celle à partir de laquelle vous commencerez à ressentir le froid et la température extrême est celle à absolument ne pas dépasser, où le risque d’hypothermie est réel.
Bien choisir son drap de sac
Afin de gagner en confort, en température et de prolonger la durée de vie de votre sac de couchage, le drap de sac est l’allié indispensable de tout randonneur. En soie, en coton, en polaire, synthétique, en fibre thermique… à chaque drap de sac ses caractéristiques !
Robuste et confortable, le coton est le plus économique de tous mais également le moins compact. La soie, en revanche, est plus légère et plus compacte et offre l’avantage d’être respirante par temps chaud et isolante par temps froid. Le prix sera plus élevé qu’un drap de sac en coton mais vous bénéficierez d’un plus grand confort et d’une meilleure isolation selon le grammage du drap de sac. Pour un maximum de respirabilité, le synthétique est réputé pour évacuer rapidement l’humidité.
Si vous recherchez un drap de sac qui vous apporte un maximum de chaleur, vous pourrez opter pour un drap de sac polaire. Toutefois, ces derniers sont assez lourds et volumineux et c’est pourquoi nous vous recommandons un drap de sac en fibre thermique. En alliant la chaleur de la polaire à la légèreté de la soie, sans oublier une bonne respirabilité et compacité, la fibre thermique est le must du drap de sac !
Selon la forme de votre sac de couchage, vous opterez pour un drap de sac rectangulaire ou en forme de momie.
Le saviez-vous ? Il existe des “bivy bag”, des sur-sacs, que vous enfilez par-dessus votre sac de couchage afin de le protéger de l’humidité. Idéal pour la petite rosée du matin lors des nuits à la belle étoile !
Bien choisir son matelas
Pour vous aider à passer la nuit la plus confortable possible, Atalante décrypte pour vous, les différents matelas existant pour le bivouac :
→ Les matelas en mousse : ils ont l’avantage d’être légers et peu chers mais ils sont volumineux et peu isolants
→ Les matelas auto gonflants : ils sont assez fermes et plutôt confortables mais moyennement isolants et assez volumineux
→ Les matelas gonflables : moins volumineux, plus légers et plus performants en termes d’isolation, ils sont également plus chers et plus fragiles (risque de crevaison)
Pour mesurer la capacité d’isolation d’un matelas, il faut se fier à sa R-value. Plus elle est élevée, plus votre matelas sera isolant :
→ De 0 à 1,9 pour des conditions estivales
→ De 2 à 3 pour un bivouac du printemps à l’automne
→ À partir de 4,5 pour les périodes hivernales et les grands froids
→ Entre 6 et 7 pour toutes conditions
Les autres accessoires indispensables
Pour plus de confort, il est tout à fait possible d’emmener un oreiller gonflable. Si vous n’en avez pas, pas de panique, nous vous donnons une petite astuce : glissez votre doudoune dans le sac de rangement de votre sac de couchage, en ayant pris soin, au préalable, de le retourner. Indispensable en bivouac, la lampe frontale ! Pensez à partir avec des piles de rechange pour ne pas vous retrouver sans lumière.
De l’eau, une trousse de toilette minimaliste, une petite trousse de secours… autant d’éléments à ne pas oublier mais soyez vigilants au poids ! En effet, le poids est l’ennemi du randonneur ! Soyez minimaliste et n'emportez avec vous que l’essentiel.
Notre Astuce RSE
Pour l’environnement et pour votre portefeuille, pensez seconde main ! Atalante vous conseille 3 sites spécialisés dans l’équipement outdoor d’occasion : Campsider, Everide et Barooders.
Bien choisir son emplacement
Maintenant que vous êtes prêts à partir en bivouac, reste à savoir où vous allez passer la nuit. Selon les pays, renseignez-vous avant votre départ auprès des offices de tourisme, des mairies ou des parcs nationaux sur les règles en matière de bivouac. En France par exemple, il est interdit de bivouaquer dans le Parc National de Port-Cros et dans le Parc National des Écrins, des critères stricts sont à respecter tels que la taille de la tente.
Une fois votre zone géographique déterminée, reste à choisir l’emplacement. Pour vous éviter certaines déconvenues durant la nuit, Atalante vous donne quelques conseils :
-Choisir dans la mesure du possible un terrain plat. Si cela n’est pas possible, installer votre tente de manière à avoir les pieds légèrement surélevés, cela aidera à la récupération.
-Choisir un sol meuble, plus confortable et plus drainant en cas de pluie
-Bien vérifier qu’il n’y ait pas de fourmilière avant de poser votre tente
-Éviter de vous installer près d’un arbre isolé, surtout si le temps est orageux
-S’éloigner des zones d'éboulement, que ce soit en pied de falaise ou au bord d’une voie d’escalade, ainsi que des points d’eau, que ce soit un lac ou une rivière
-Éviter les zones exposées au vent, telles que les cols ou les crêtes
-Si vous bivouaquez par temps froid, privilégiez une exposition est afin d’avoir le soleil le matin pour vous réchauffer. À l’inverse, si vous bivouaquez par forte chaleur, privilégiez une exposition ouest. En cas de vent, orientez l’ouverture de votre tente dos au vent
-Ne laissez rien en dehors de la tente
En bivouac, il faut être particulièrement vigilant à la protection de la faune et de la flore :
-Appliquer le principe du “Leave no trace”, à savoir de laisser le lieu tel que vous l’avez trouvé en arrivant, en prenant soin de vérifier que vous n’avez rien oublié et d’emporter vos déchets avec vous.
-Si possible, s’installer dans un endroit déjà utilisé par d’autres afin de limiter son impact sur les zones traversées
-Utiliser des produits biodégradables pour sa toilette et sa vaisselle. Prendre le soin de le faire le plus loin possible de tout point d’eau
-Pour vos besoins, creusez un trou à l’écart du sentier, du point d’eau et du campement
-Pour manger chaud, ne pas faire de feu mais emporter un réchaud avec soi
Bivouac en tente ou bivouac à la belle étoile ?
Même si la plupart des randonneurs dorment en tente lors de leur bivouac, il est tout à fait possible de dormir à la belle étoile ! Qu’ils s’agissent de leur première fois ou d’une pratique régulière, nos voyageurs nous racontent leurs plus belles expériences de bivouac.
Audrey, en tente, lors de l’ascension du Toubkal, au Maroc :
"Dormir dehors, c'est faire partie des éléments naturels et être au cœur de paysages sauvages remarquables. On est privilégié, comme si on s'immisçait chez quelqu'un, dame nature.
On doit s'adapter à ses aléas et particularités : planter la tente au bon endroit, sur du plat et faire attention à son orientation.
Lors de notre bivouac dans le massif du Toubkal, notre lieu pour passer notre nuit semblait parfait ! Nous avons planté la tente et profité des belles lueurs du soir puis du repas sous la tente Mess. De retour dans notre tente, quel plaisir de se glisser dans notre sac de couchage... jusqu'à des bourrasques qui collaient notre tente à notre visage. Fou rire en pleine nuit... Nous n'avions pas orienté notre tente de la bonne manière ! Le lendemain matin, nous en rigolions encore lorsque nous avons ouvert la tente et découvert un lever de soleil magique sur la montagne. Un paysage au petit matin qui nous a laissé sans voix."
Stéphanie, à la belle étoile, dans le désert des Wahibas Sands, à Oman :
“Pour moi, tout était une première : le désert et le bivouac à la belle étoile. Je me souviens très bien encore, avant mon départ pour Oman, des amis me dirent : “Tu dois absolument tester une nuit à la belle étoile dans le désert, c’est une expérience magique !”. Tous étaient unanimes, et tous en parlaient avec tellement d’enthousiasme, que je me suis laissée convaincre. Et je confirme que c’est une expérience à tester au moins une fois dans sa vie ! Nous sommes arrivés dans le désert, et après avoir profité d’un très beau coucher de soleil, nous avons planté nos tentes pour la nuit. C’était une nuit de pleine lune, calme, sans vent. J’ai installé mon matelas dehors puis je me suis allongée pour observer les étoiles. J’étais tellement excitée que je n’ai pas réussi à m’endormir tout de suite. Tout était tellement calme, il n’y avait aucun bruit, j’ai compris ce que voulait dire le “silence du désert”. Au petit matin, j’ai me suis réveillée à l’aube et j’ai profité pour voir le soleil se lever. Peut-être que la météo était avec moi ce jour-là, mais je n'ai absolument pas eu froid durant la nuit. Et pour ceux qui s’interrogeraient sur les insectes, aucune inquiétude de ce côté-là !”
Crédits photos : Biletskiyevgeniy, Cherryandbees, Christophstoeckl, Everst, Mihail, Pixardi, Rafa Fernandez, Sophie Sé, Stéphanie Pellet