L’Amérique du Sud abrite une biodiversité d’une richesse inégalée avec une variété d'écosystèmes exceptionnels qui s'étendent sur des milliers de kilomètres carrés. La jungle du Darien, le désert des Lençois Maranhenses, les montagnes du Machu Picchu, les bords de mer des Caraïbes… De la luxuriante forêt amazonienne aux vastes prairies de pampas, en passant par les majestueuses chaînes de montagnes des Andes, tous ces paysages se distinguent par leur caractère unique et leur contribution essentielle à la survie de nombreuses espèces animales et végétales. Si cette faune et cette flore jouent un rôle essentiel dans l'équilibre écologique, elles sont également profondément ancrées dans la culture et l'identité des peuples qui habitent ces terres. Elles représentent ainsi un trésor inestimable, tant sur le plan écologique que culturel, et leur préservation est d'une importance capitale pour la survie des écosystèmes et des populations qui en dépendent.
Des environnements naturels variés à la biodiversité incomparable
La forêt amazonienne, poumon vert de la planète
Au cœur de cette riche mosaïque d’écosystèmes, se trouvent de majestueuses forêts tropicales, dont l’emblématique forêt amazonienne. Véritable poumon vert de la planète, elle s'étend sur 6,7 millions de km², traversant neuf pays d'Amérique du Sud. Elle abrite une multitude d'espèces végétales et animales, dont certaines restent encore méconnues de la science. Les arbres imposants, les lianes enchevêtrées, les plantes épiphytes et les étendues d'eau qui la traversent créent un habitat unique et complexe, propice au développement d’une biodiversité exceptionnelle. Mais qu’est-ce qu’une plante épiphyte ? Il s’agit d’une plante qui n’a pas besoin de contact avec le sol pour vivre, et qui pousse, accrochée à d’autres végétaux, en capturant l’humidité et les nutriments présents dans l’air et la pluie, créant ainsi de véritables petits jardins miniatures. Ainsi, les orchidées ou les bromélias sont des plantes épiphytes qui poussent dans la forêt amazonienne. Quant aux arbres, on estime qu’il en existe plus de 40 000 espèces, dont leur hauteur peut atteindre jusqu’à 50 m, voire 60 m pour l’arbre kapokier ! La flore amazonienne comprend également une grande variété de plantes herbacées, de fougères, de mousses et de plantes aquatiques, telles que les nénuphars et les jacinthes d’eau.
La savane brésilienne, refuge de la plus grande biodiversité du monde
En dehors de la forêt amazonienne, l'Amérique du Sud offre aussi de vastes savanes. Selon le pays où vous êtes, elles prennent le nom de llanos (Vénézuela), cerrados (Brésil) ou pampas (Argentine). Le cerrado brésilien est d’ailleurs connu pour être le refuge de la plus grande biodiversité du monde avec plus de 11 600 espèces végétales et plus de 1 600 espèces animales. Parmi celles-ci, on retrouve notamment le café, l’acérola, les fèves tonka, l’açaï pour la flore et le jaguar, le cougouar, l’ocelot ou le tatou pour la faune.
Ces grandes étendues de terres plates ou légèrement vallonnées abritent une faune et une flore bien adaptées aux saisons marquées, sèches et humides. Les graminées, telles que le capim-gordura et le capim-barba-de-bode, sont les plantes dominantes de la savane, formant de vastes étendues d’herbes hautes et résilientes. Au cœur de ces paysages, se trouvent arbres et arbustes, tels que le carandá et le quebracho, adaptés à ces sols secs. Leur système racinaire profond leur permet d'accéder à l'eau souterraine, tandis que leurs feuilles, épaisses et résistantes à la déshydratation, réduisent la perte d'eau par évaporation.
La Cordillère des Andes, plus longue chaîne montagneuse au monde
Les paysages montagneux des Andes, aux altitudes élevées, aux vallées profondes et aux sommets enneigés, constituent des habits naturels aux conditions difficiles pour les animaux et les végétaux. À mesure que l’on s’élève, la végétation change. À basse altitude, on retrouvera des forêts tropicales humides, avec des espèces telles que le cinchona, des palmiers, des fougères arborescentes et des orchidées. Progressivement, les forêts laissent place aux landes et aux maquis, plus adaptés aux vents forts et aux températures froides, ainsi qu’aux herbes touffues et aux plantes en coussinets, capables de retenir la chaleur et de résister aux gelées nocturnes. Enfin, dans les altitudes les plus élevées des Andes, se trouvent les páramos, les prairies alpines, et des punas, les landes de haute altitude. La flore de ces environnements se caractérise par des plantes herbacées résistantes aux vents violents, à la neige et au grésil, telles que les graminées, les astéracées et les broméliacées. Des espèces telles que le condor des Andes, le lama et le puma ont su s'adapter à ces conditions extrêmes pour prospérer dans ces zones montagneuses.
Les mangroves, des écosystèmes uniques
Les mangroves, du Vénézuela à l’Équateur en passant la Colombie, se retrouvent le long des côtes, où l’eau douce des fleuves rencontre l’eau salée des océans. Les palétuviers sont les arbres emblématiques de cet écosystème unique. En Amérique du Sud, on retrouve les palétuviers rouges, noirs et blancs. Avec leurs racines aériennes appelées “palétuviers échasses” ou “racines échasses”, elles permettent à l’arbre de respirer, même à marée haute. Ces arbres permettent la stabilisation des sols marécageux et contribuent à la formation de nouvelles terres en capturant les sédiments. Ces racines servent également de nurseries naturelles pour de nombreuses espèces de poissons, de crabes et de crevettes, qui y trouvent leur nourriture avec les algues, les mousses et les lichens qui les recouvrent. Les mangroves sont des zones d’habitat importantes pour les oiseaux migrateurs, tels que les hérons, les aigrettes et les flamants. Les roseaux, les joncs et les graminées de la mangrove jouent par ailleurs un rôle dans la protection des berges contre l’érosion et la stabilisation des sols.
Chaque écosystème en Amérique du Sud possède ainsi ses propres caractéristiques et abrite certaines des espèces animales les plus emblématiques et fascinantes de la planète, qui se sont adaptées à ces conditions particulières. Du majestueux jaguar aux couleurs éclatantes du toucan, la faune de cette région captive l'imagination des voyageurs et des scientifiques du monde entier.
Chaque écosystème en Amérique du Sud possède ainsi ses propres caractéristiques et abrite certaines des espèces animales les plus emblématiques et fascinantes de la planète, qui se sont adaptées à ces conditions particulières. Du majestueux jaguar aux couleurs éclatantes du toucan, la faune de cette région captive l'imagination des voyageurs et des scientifiques du monde entier.
Des animaux sauvages emblématiques d’Amérique du Sud
Sur terre
Quand on pense à l’Amérique du Sud, on pense forcément au lama, à ne pas confondre avec la vigogne et l’alpaga. Alors que le lama et l’alpaga sont des espèces domestiquées, utilisées pour le port de charge ou la laine, la vigogne est une espèce sauvage et menacée. En effet, chassée pour sa laine, d’une qualité exceptionnelle, la vigogne fait aujourd’hui’ l’objet de mesures de conservation strictes.
Tout comme la vigogne, le jaguar et le tapir sont des espèces menacées, à cause du braconnage, du trafic illégal ou de la dégradation de leur habitat. Le jaguar, roi des prédateurs d'Amérique du Sud, est le plus grand félin du continent et un symbole de puissance et d'élégance. Avec sa fourrure tachetée et son habileté à chasser dans l'eau, le jaguar incarne la beauté sauvage des forêts tropicales. Le tapir, quant à lui, est un grand herbivore paisible et discret, reconnaissable grâce à son museau allongé et sa silhouette trapue. Le tapir joue un rôle essentiel dans la dispersion des graines et contribue ainsi à maintenir l'équilibre des écosystèmes. Le paresseux, avec son rythme de vie lent et son apparence charmante, est devenu l'icône de la détente et de la tranquillité. Ces créatures arboricoles, dont le déplacement lent permet de ne pas se faire repérer par leurs prédateurs, transportent diverses espèces de parasites sur leur pelage.
Aux côtés du jaguar, du tapir et du paresseux cohabitent d’autres espèces emblématiques et pourtant bien moins connues. On citera notamment l’ours à lunettes et le tamarin-lion doré. L’ours à lunettes, seul ours du continent, est le plus petit ours du monde, entre 1,30 et 1,80m. Il se reconnaît par son pelage noir et le contour de ses yeux couleur crème. Après le panda géant, il est l’espèce la plus menacée au monde et fait l’objet de programmes de protection. Le tamarin-lion doré s’identifie par ses longs poils autour de sa tête, faisant penser à une crinière. Grâce à ses longs doigts fins, il déniche les insectes cachés dans les troncs des arbres.
Dans les airs
L'Amérique du Sud abrite également une avifaune exceptionnelle, spécifique à chaque environnement. Dans les hautes montagnes des Andes, outre les aigles et les faucons, on retrouve le majestueux Condor des Andes, à l’envergure exceptionnelle, mais aussi l’Harfang des neiges, un rapace arctique de blanc et de gris. Ces rapaces jouent un rôle essentiel dans la régulation des populations de rongeurs et autres petits mammifères. Les verdoyantes forêts tropicales sont parsemées de couleurs vives grâce à des espèces telles que le ara, le toucan ou le colibri. Les zones humides, quant à elles, voient s’épanouir flamants roses, hérons, ibis et sarcelles. Enfin, pélicans, fous de Bassan, mouettes et cormorans survolent les côtes du continent.
En milieu aquatique
Dans les zones marécageuses se cache l’anaconda vert, aussi connu sous le nom “d’anaconda géant” ou “grand anaconda”, car il s’agit du plus lourd serpent au monde ! Il se nourrit des nombreuses espèces de poissons et d’amphibiens présentes dans les marécages, tout comme le caïman noir et le caïman à lunettes. Plus largement, les zones humides accueillent flamants roses, hérons et ibis dont l’ibis rouge, caractéristique du continent, qui doit sa belle couleur rouge à son alimentation riche en crevettes.
Les récifs coralliens abritent quant à eux une grande variété de poissons tropicaux colorés, aux noms tous plus enchanteurs les uns que les autres : poissons-perroquets, poissons-anges et poissons-papillons créent ainsi des paysages sous-marins époustouflants. Les eaux, riches en nutriments le long des côtes, attirent aussi des bancs de poissons migrateurs, tels que les sardines et les anchois, qui jouent un rôle crucial dans la chaîne alimentaire marine.
Les baleines à bosse, les baleines franches et les orques sont régulièrement observées au large des côtes de la Colombie, lors de leurs migrations saisonnières spectaculaires. Les côtes abritent également les tortues marines comme la tortue verte et la tortue luth, ainsi que le dauphin rose d’Amazonie. Ce dernier s’observe en Amazonie et dans les fleuves proches de la Cordillère des Andes. Contrairement aux dauphins communs, les dauphins d’Amazonie ont un corps moins fuselé, mais plus souple et agile, adapté pour les fleuves et rivières. Avec moins de 100 000 espèces, les dauphins roses sont inscrits sur la liste rouge de l’Union internationale pour la Conservation de la Nature.
La sensibilisation du grand public, que ce soit les voyageurs ou les communautés locales vivant à proximité des habitats fauniques, est primordiale. En comprenant les liens complexes entre les espèces animales et leur écosystème, les communautés peuvent devenir des acteurs clés dans la protection de cette faune à la fois si riche et si fragile. Des programmes éducatifs sur la biodiversité, les espèces menacées et les bonnes pratiques environnementales peuvent aider à susciter l'intérêt et l'engagement en faveur de la conservation.
Vous aussi, vous souhaitez agir pour la préservation des espèces animales, lors de votre voyage ? Découvrez nos meilleurs conseils pour observer la faune sans la déranger, dans cet article.
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