Destination phare des trekkeurs depuis toujours, le Népal surprend grâce à ses montagnes majestueuses, mais aussi par la multitude de ses ethnies. Elles ont leur propre dialecte, leur propre culture et c’est aussi pour cela qu'Atalante vous emmène à leur rencontre. Éclairage avec Buddhi, notre expert aux nombreuses casquettes : guide, co-fondateur et co-gérant de notre agence locale basée avec Katmandou.
Il suffit de taper le mot « sherpa » sur Google Images pour se rendre compte que le cliché a la vie dure. Photographiés en plein effort, avec une charge impressionnante sur le dos et le sourire aux lèvres, les Sherpas sont en effet souvent considérés, d’un point de vue occidental, comme des porteurs de haute montagne. Pourtant, « tous les porteurs ne sont pas Sherpas et tous les Sherpas ne sont pas porteurs », rappelle Buddhi, l’un des trois responsables de notre agence locale à Katmandou. Ce groupe ethnique, originaire du Tibet, vit en haute altitude dans les montagnes himalayennes du Népal, proches de l’Everest. « C’est vrai que lors des toutes premières expéditions, dans les années 1950, les porteurs étaient des Sherpas, souligne Buddhi. Ils étaient sur place et nés en altitude, à 4000 mètres, alors autant les prendre ! C’est de là que vient cette connotation tellement forte dans l’esprit des gens ».
Ce peuple de l’Est – la signification littérale du mot Sherpa – est l’une des 142 ethnies différentes recensées récemment au Népal, pays qui compte environ 30 millions d’habitants. « Chacun sa culture, chacun son dialecte, chacun ses festivals… et chacun son visage », rigole Buddhi qui, contacté par appel visio à Katmandou, invite l’un de ses collègues à s’installer à côté de lui face à la caméra. « Tu vois la différence entre lui et moi ? » Au Népal, il y a deux grands groupes ethniques et cela s’explique par la situation géographique du pays, « coincé » entre l’Inde, au Sud et le Tibet, au Nord. « Les Népalais d’origine indienne comme moi sont souvent hindouistes, les autres comme mon collègue sont plutôt bouddhistes. C’est pour ça que sur les hauteurs de l’Himalaya, au Nord, ce sont souvent des bouddhistes, arrivés il y a très longtemps par le Tibet. Ils ont franchi des cols à plus de 6000 mètres il y a 1000 ans de ça, on se demande bien comment ils ont fait sans les chaussures modernes d’aujourd’hui ! »
Une majorité hindouiste, qui parle népali, mais…
Si environ 80% des Népalais sont hindouistes et que logiquement, « la majorité des festivals sont liés aux divinités hindouistes », on peut aussi assister à des fêtes bouddhistes et d’autres, plus locales et originales, organisées par certaines ethnies. Mais « très souvent il y a une connotation religieuse », explique Buddhi, dans ce pays où les croyances et les rituels occupent une place centrale au sein de la société. Au niveau du langage, le népali est compris par la plupart des peuples, ce qui n’empêche pas l’utilisation des nombreux dialectes, comme cela peut se faire en Inde.
Et alors que dans certains pays, les plus anciens s’inquiètent de voir leurs spécificités culturelles disparaitre avec les nouvelles générations, le Népal entrevoit l’avenir de son patrimoine linguistique avec sérénité. « Chacun essaye de protéger son dialecte, résume Buddhi. Parfois, c'est presque de la politique ! Mais maintenant, avec internet, c’est plus facile pour nous de protéger nos langues et notre culture ». En faisant attention à certains dialectes « en voie d’extinction ». « J’ai lu il y a quelques années qu’il ne restait plus qu’une seule dame dans une certaine ethnie, se remémore notre responsable des ventes. Elle seule parlait ce dialecte, personne d’autre ne la comprenait ! »
Des guides spécialistes du trek… et de la culture
Haute route de l'Everest, région des Annapurnas, du Mustang, tour du Manaslu... les possibilités de trek sont nombreuses avec Atalante au Népal, il y en a pour tous les goûts, pour tous les niveaux. « Sur tous nos voyages, les gens vont rencontrer différents types d’ethnies, insiste Buddhi. Durant un même voyage, on peut parfois en voir une vingtaine. Même si bien sûr, ça dépend des régions. Si vous allez côté Everest, c’est le pays des Sherpas. Dans les Annapurnas, c’est les Gurung. Et complètement à l’Est, vous allez voir les Limbu, ou les Rai ».
Facilitateurs de rencontres, les guides locaux qui accompagnent tous les groupes Atalante ne sont pas « que » des purs trekkeurs, ils sont aussi formés d’un point de vue culturel et prennent plaisir à partager leur savoir, à distiller des informations permettant de mieux comprendre la richesse et la diversité du peuple népalais. Des échanges qui se font au contact des populations rencontrées ou bien le soir à table, autour d’un bon dal bhat, le plat typique du pays à base de riz et de lentilles. « Niveau nourriture, ça reste très agricole, simple, sauf à Katmandou, où on dit que les Newar ont essayé d’inventer des recettes, détaille Buddhi. Durant nos treks, on mange quand même très varié, sans que ce soit forcément 100% népalais tous les jours. »
À la tête de notre agence locale, avec ses deux amis Anup et Anurodh, Buddhi est toujours ravi d’accueillir des randonneurs étrangers sur ses terres. « Notre base locale existe depuis huit ans. On est six et on compose une équipe très bien équilibrée, toujours prête à accueillir les voyageurs Atalante » lors des deux grosses saisons népalaises, au printemps et à l’automne. « Se rendre au Népal, c’est explorer plusieurs régions, aller parler au prof de l’école, avoir un guide qui présente des ethnies différentes ou encore découvrir des habits traditionnels, résume-t-il. C’est aussi entrer dans le petit temple du coin, pourquoi pas assister à un mariage, visiter le marché hebdomadaire ou aller dans la boutique qui vend des tissus et chez le couturier… ça c’est de l’immersion ! »