Vastes steppes, forêts verdoyantes et plaines désertiques couronnées de belles montagnes, la Mongolie fascine par ses paysages et sa population singulière ! Là-bas, le nomadisme n'est pas simplement un mode de vie, il est l'essence même de la culture locale. Située au nord de la Mongolie, la taïga sibérienne rejoignant la dépression de Darkhad, aussi appelée la “vallée des Mille Lacs”, est le théâtre d'une tradition millénaire, la transhumance, pratiquée chaque année par la tribu Darkhad. Une expérience unique qu’Atalante propose aux voyageurs de vivre.
Lors d’un trek d’exception, vous vivrez aux côtés des Darkhad et découvrirez le quotidien de ce peuple nomade fascinant.
Nous avons interrogé Joel Rauzy, notre prestataire sur place, expert de la Mongolie et directeur de l’agence “Wind of Mongolia”, ainsi que Véronique et Jean-Louis qui ont tous les deux vécu cette transhumance aux côtés des nomades. Ils racontent.
Les Nomades Darkhad
Sur notre route, on rencontre différentes ethnies mongoles comme les Bouriates, les Dariganga de Sükhbaatar, les Tsaatans mais aussi les Darkhad, vivant tous dans la taïga sibérienne.
Issu d’un mélange entre les tribus Oirats et Qotogoïds, le peuple nomade Darkhad, provient de la province de Khövsgöl. Leur nom se traduit en mongol par "intouchables". Cette communauté d'environ 16 000 habitants entreprend chaque printemps et chaque automne une transhumance à travers la taïga sibérienne. Ils sont réputés pour leur relation étroite avec la nature et accordent une importance cruciale à cet événement annuel.
Issu d’un mélange entre les tribus Oirats et Qotogoïds, le peuple nomade Darkhad, provient de la province de Khövsgöl. Leur nom se traduit en mongol par "intouchables". Cette communauté d'environ 16 000 habitants entreprend chaque printemps et chaque automne une transhumance à travers la taïga sibérienne. Ils sont réputés pour leur relation étroite avec la nature et accordent une importance cruciale à cet événement annuel.
Des croyances ancestrales
La transhumance n'est pas seulement un moyen de déplacement saisonnier ou une tradition, elle permet d’aller vers des prairies riches et un climat plus clément, garantissant la survie et le bien-être du bétail.
Considérée comme le berceau du chamanisme, la taïga est le théâtre de coutumes et traditions très présentes dans la vie des Darkhad. Ils pratiquent une forme de bouddhisme imprégné de croyances chamanes. Des cultes qui les rendent très proches des Tsaatans et Bouriates préservant, eux aussi, le chamanisme dans leurs coutumes.
Des croyances s’apparentant au Tengrisme, une religion célébrant les esprits de la nature et les hommes face au monde environnant : ciel, terre, eau, feu, êtres vivants.
“Rencontrer ces tribus est une immersion dans un monde préservé où la culture ancestrale est très présente. Nos amis nomades font tous les jours des offrandes aux esprits. Cela prend la forme d’un rituel durant lequel, chaque matin, un membre de la famille va jeter du lait ou du thé (en fonction de ce qui est consommé) aux esprits à l’entrée de la yourte. Cela peut aussi être sous forme de nourriture comme une offrande de “Buuz”, des raviolis à la viande.
Il est également possible de croiser des têtes cheveux accrochées dans les arbres. Cela n’a rien de barbare, lorsqu’un cheval meurt, sa tête est mise en hauteur pour pas que les prédateurs ne la mange, mais aussi pour laisser son esprit courir dans la steppe.”
Joël
Toujours nomades
Attachés à leur mode de vie nomade, leur confort s’améliore au fils des années et des générations, mais leur “esprit vagabond” reste intact.
La transhumance devient ainsi le fil conducteur qui tisse les liens symbiotiques entre la tribu et la nature. Un peuple naturellement chaleureux et accueillant, connu pour son authenticité.
“Nos hôtes étaient d’une gentillesse et d’une attention exceptionnelle. La femme nous a cuisiné des plats différents tous les jours (gâteaux, beignets et sa confiture de myrtille était extraordinaire). Nous avons eu des moments d’échanges mémorables et finalement, même avec la barrière de la langue, nous arrivions à nous comprendre.
Les enfants étaient très sociables et drôles, on a beaucoup ri et joué.”
Véronique
La Transhumance
Les émotions sont fortes lors de la traversée du lac Khövsgöl en glace. Nous marchons aux côtés des nomades durant leur transhumance dans la taïga sibérienne et le Khoridol Saridag, en direction de la vallée verdoyante. Il y a des centaines de personnes qui installent leur camp d’hiver le long du lac. Cela représente une quarantaine de familles et des centaines de moutons, yacks et chevaux. Au cœur de la taïga sauvage, ce trek se déroule le long des lacs et des rivières gelées, nous traversons aussi le col de Jigleeg et les montagnes du Khoridol Saridagen.
“Ils attendent le bon moment pour partir. C’est à la fin de l’hiver, souvent fin mars, début avril, avant que le lac ne dégel, que la transhumance se déroule sur la glace. S’ils attendent trop longtemps, les chemins deviendront boueux et très difficiles d’accès pour les animaux et leurs camions.”
Joël
Une véritable effervescence est ressentie avant la transhumance. Un esprit de fête règne sur le camp.
“Il est de coutume de donner du lait comme offrande pour demander à la nature d’avoir une route blanche comme du lait.”
Joël
“La transhumance me fait penser aux fêtes de fin d’année pour sa convivialité, nous avons à ce moment-là rencontré les “voisins”. Ils étaient tous accueillis avec du thé et des gâteaux, nous avons partagé des instants mémorables jusque tard le soir.”
Véronique
L’objectif est vital : rejoindre l’autre côté du massif pour y passer l’été dans des pâturages fertiles et un climat favorable. Un voyage essentiel vers des terres plus propices à la survie et au bien-être de leurs troupeaux de yacks et de chèvres. Cet “éden” tant convoité s’appelle tout simplement la dépression de Darkhad qui vient du nom de l’ethnie. Elle se situe au pied de la Taïga. Il n’est pas rare d’y croiser aussi les Tsaatan aussi appelé le “peuple des éleveurs de rennes” (« Tsaa » voulant dire renne et « Tan » peuple).
La traversée du Lac sacré de Khövsgöl
D’une longueur de 136km et d’une largeur de 36km, le Lac Khövsgöl est le plus profond et le deuxième plus grand lac de Mongolie. Aussi appelé la “Perle Bleue” pour la qualité de son eau, il est sacré. L’hiver, on observe sur ses bords, d'impressionnants séracs formés par la pression exercée par l'eau à l'état solide.
Le soir, sur le lac gelé, on entend parfois la glace craquer, mais aussi plein de sons venant d’en dessous comme des bulles qui éclatent ou des vagues qui s’agitent. On sent le lac vibrer sous nos pieds, une expérience étonnante et sans danger.
“Notre marche nous permet de prendre le temps d’admirer ce semblant de “mini-banquise”, parsemée de crêtes de compression. Des volumes qui donnent vie au lac, où l'atmosphère fluctuante et la pureté de l'espace nous font presque oublier l’immensité dans l’environnement dans lequel on se trouve. La glace est aussi complètement translucide, sans que l’on puisse imaginer l’épaisseur sous nos pieds.
Ce lac vit, vibre et craque, c’est fascinant !”
Joël
Joël nous rappelle également qu’il n’y a pas d’inquiétude à avoir pour cette traversée : “Les nomades maitrisent la glace à la perfection, c'est culturel. Ils savent où et quand il faut marcher. En installant leur campement d’hiver au pied du lac, ils analysent constamment l’environnement et l’évolution du climat et savent quel est le meilleur jour pour partir.”
Véronique se rappelle cette étape comme d’un passage à la fois amusant et mémorable : “J’ai adoré marcher sur la glace, c’était très amusant. Quand on marche sur un lac gelé, on voit en transparence des incrustations et toutes sortes de formes. Alors, on regarde beaucoup nos pieds en se demandant ce qu’il se passe en dessous. Il y a énormément de choses à voir, c’est un sublime spectacle. C’est à vivre !”
“Notre participation à cette Transhumance nous permet de progresser durant plusieurs jours dans ce décor grandiose.”
Joël
Transhumance avec les nomades et lac Khovsgol en glace
“Je me rappelle encore la création de ce circuit. Nous l’avions pensé et créé sur mesure avec le responsable de la destination Mongolie chez Atalante pour l’adapter à l’époque au concept du Trek en Terre Inconnue. Depuis ce jour, cette exclusivité Atalante part une fois par an.
Plutôt intense en termes d’émotions, ce voyage d’un niveau 2 sur 5 est une véritable aventure hors des entiers battus. Il faut être prêt à vivre une aventure exceptionnelle avec l’envie de partager cette expérience avec les nomades. Ce sont nos amis mongols et les voyageurs qui rendent chaque départ unique.
On ressent beaucoup d’émotions tout au long de ce voyage. Certains voyageurs m’ont déjà dit qu’au bout de 3 jours de voyage, ils avaient déjà vu tellement de beaux paysages que le voyage pouvait s'arrêter.
Ce qui donne la richesse à ce circuit, c'est également la bienveillance de nos hôtes. Ils accueillent les voyageurs avec plaisir depuis maintenant 20 ans. On travaille avec les mêmes familles et cette histoire commune touche désormais plusieurs générations. Ils nous accueillent chaleureusement et partagent leur mode de vie avec beaucoup de simplicité.
Tous ceux qui le souhaitent peuvent être intégrés à la vie du camp avec spontanéité et simplicité, c’est un échange et un partage de compétence et de savoir infini. Par exemple, traire des yacks, aider en cuisine ou jouer avec les enfants de la famille.”
Joël
“J’ai appris à être berger de Yacks, une expérience que je n’aurais jamais imaginé vivre. Chacun peut “mettre la main à la pâte”. Il arrive souvent qu’on aide à aller cherche un mouton égaré. À force, on connaissait même le caractère de chaque animal, je savais quelle chèvre aimait le moins marcher par exemple.”
Jean-Louis
“À savoir qu’une transhumance ne débutera jamais une samedi ! C'est comme ça, c’est la coutume.” Joël
Ce voyage est fait pour ceux qui ont envie de vivre et de découvrir quelque chose qui ne se voit nulle part ailleurs dans le monde.
Selon Joël, “il reste encore peu d’endroits et de peuples aussi authentiques. Il est temps de lâcher prise et de se laisser guider.”