Aujourd'hui, 27 mars 2024, a lieu un tirage au sort exceptionnel, qui déterminera les derniers chanceux à pouvoir participer à la 33ᵉ édition de la mythique Diagonale des Fous. Courir et même pourquoi pas remporter cette course d’ultra-trail de la Réunion est un rêve pour les coureurs du monde entier. Un parcours emblématique que nous empruntons avec nos voyageurs, au rythme de la marche, lors d’une traversée de l’île en 11 jours.
Il se trouve que nous avons dans l’équipe Atalante, un guide exceptionnel, qui a à son actif de nombreuses participations à la Diag’ des Fous, qu’il a même remportée il y a quelques années et dont il fait désormais partie du comité d’organisation. Thierry s’est alors prêté au jeu d’une interview, pour nous dévoiler les secrets de cette course qui le passionne tant, et nous livrer ses conseils pour se préparer à un trek sur les traces de la fameuse Diagonale des Fous à la Réunion.
Il se trouve que nous avons dans l’équipe Atalante, un guide exceptionnel, qui a à son actif de nombreuses participations à la Diag’ des Fous, qu’il a même remportée il y a quelques années et dont il fait désormais partie du comité d’organisation. Thierry s’est alors prêté au jeu d’une interview, pour nous dévoiler les secrets de cette course qui le passionne tant, et nous livrer ses conseils pour se préparer à un trek sur les traces de la fameuse Diagonale des Fous à la Réunion.
La Diagonale des Fous, qu’est-ce que c’est ?
Une course d’ultra-trail mythique qui se déroule à la Réunion
Avec 10 000 mètres de dénivelé positif et 10 000 mètres de dénivelé négatif, ce parcours qui s’étend chaque année un peu plus jusqu’à atteindre 170 km pour la 33ᵉ édition, cette année, est l’une des premières courses d’ultra-trail en Europe. Une course mythique qui traverse les paysages grandioses et variés de l’île de la Réunion, la traversant du sud au nord, et qui fait la fierté des réunionnais.
Chaque année, 3 000 coureurs ont la chance de quitter Saint-Pierre, dans le sud de l’île, tandis que de nombreux autres n’auront pas réussi à passer les sélections ou n’auront pas eu la chance d’être tirés au sort pour participer au Grand Raid de la Réunion.
Pour un réunionnais, participer à la course est d’ailleurs une très grande fierté pour lui, et pour sa famille entière, comme si participer à cette course folle permettait d’établir son rang social. Ça fait partie du patrimoine culturel de l’île.
Au départ, 20 à 30 000 spectateurs se massent sur les 7 premiers kilomètres du parcours, pour encourager les traileurs. C’est quelque chose qui ne se raconte pas, mais qui se vit réellement, comme nous l’a expliqué Thierry : “C’est une ambiance de Tour de France en quelque sorte, c’est mythique ! Quand on est coureur, cette ferveur peut même faire un peu peur, au moment où l’on n’a qu’une envie, s’isoler dans la montagne pour rester focus dans sa course ! Et pourtant, il se passe quelque chose de magique, tout au long du parcours… Cette effervescence avec le public réunionnais est incroyable et donne vraiment envie de se dépasser. À ce moment, nous sommes tous unis pour la beauté du sport et du spectacle. Même s’ils ne te connaissent pas, ces spectateurs t’encouragent, en criant ton nom inscrit sur ton dossard, c’est impressionnant. Avec ça… tu ne peux pas lâcher ! Même dans Mafate, accessible uniquement à pied, on se retrouve parfois seul un moment, mais dès qu’une personne te voit, tu es son héros !”.
Thierry nous a raconté, avec des étoiles plein les yeux lui aussi, que lorsqu’il rentre en métropole d’où il est originaire, et qu’il rencontre d’autres coureurs ou d’autres organisateurs, on voit leurs yeux qui brillent quand on parle de la Diagonale des Fous, car c’est leur rêve. Même les grands coureurs qui ont participé à plusieurs courses dans le monde entier sont d’accord pour dire que “cette ambiance, on ne la retrouve qu’ici, grâce au public bien sûr, mais aussi grâce à la gentillesse et au dévouement des bénévoles qui l’organise chaque année”.
Un vainqueur de la Diag’ des Fous dans l’équipe Atalante !
Si Thierry peut nous raconter tout ça, c’est qu’il n’est pas “simplement” l’un de nos meilleurs guides Atalante. C’est avant tout parce que c’est un passionné du Grand Raid.
Lui qui s’est mis à la course à pied pour se donner un objectif pour arrêter de fumer en 2000, n’a pas fait les choses à moitié. Il compte à son actif 11 participations à l’ultra-trail.
Sa première participation remonte à 2002. Il avait alors fini la course en 61ᵉ position. Déjà une très belle victoire, mais il ne s’est bien entendu pas arrêté là : en 2005, il est arrivé 10ᵉ, en 2006 4ᵉ, jusqu'à la consécration, en 2007, où il a carrément remporté la Diagonale des Fous ! Sa toute première victoire à une course d’ultra-trail, et quelle victoire ? Une course que tous les coureurs rêvent de remporter.
Cette année-là, il a mis 23h33 pour traverser l’île en suivant un parcours de 151 km, loin d’imaginer arriver en tête malgré le soutien de ses proches. Depuis, il le dit lui-même, “c’est devenu de plus en plus dur, les coureurs sont de plus en plus entraînés, le parcours s’allonge chaque année, et ceux qui arrivent dans le top 10 sont des professionnels, avec une équipe bien rodée de nutritionnistes, préparateurs physiques…”
Il ne se ferme pour autant pas la porte pour participer de nouveau à la course dans quelques années, mais pour le moment, il se concentre sur des missions tout aussi importantes, puisqu’il fait partie du comité de direction du Grand Raid depuis 3 ans, en tant que bénévole. Poste auquel il compte bien se représenter aux prochaines élections qui auront lieu en avril. Un investissement en temps parfois plus important que l’entraînement pour se préparer à la course, finalement, mais qui est aussi une très belle expérience pour quelqu’un d’aussi passionné que lui.
La Diag’ des Fous n’est pas la seule course d’ultra-trail à laquelle Thierry ait participé. Il a aussi été 4 fois coureur sur la course emblématique de l’UTMB, l’ultra-trail du Mont-Blanc, qu’il reviendra voir en tant que spectateur en août prochain. Finalement, la course est pour lui comme une religion, voire une addiction : même avec un emploi du temps surchargé, quand on aime ça, on s’entraîne dès qu’on le peut, et à la fin de chaque course, on ne pense qu’à la suivante !
Comment on s’y prépare ?
Si Thierry nous parle de la Diagonale des Fous avec tant de passion qu’on pourrait croire que c’est une course facile, c’est bien loin d’être le cas. C’est une course extrêmement exigeante qui nécessite une très bonne préparation. Ce n’est pas pour rien que le journaliste de Jogging International, Bernard Morin, a surnommé cette grande traversée de l’île de la Réunion, “Diagonale des Fous”, en 1994. Un surnom tellement représentatif qu’il est resté au fil des années pour parler du Grand Raid réunionnais.
Pour Thierry, selon l’objectif que l’on s’est fixé, un entraînement de 8 à 10 mois est nécessaire pour se présenter au départ, à raison de 3 ou 4 entraînements par semaine et d’une sortie longue toutes les 2 semaines au minimum. Faire du dénivelé et avoir une bonne préparation physique sont indispensables. Il faut d’ailleurs avoir déjà réussi des courses qualificatives pour espérer faire partie des 3 000 participants. Une façon pour les organisateurs de juger de la valeur de chaque coureur et limiter le taux d’abandon.
Un taux d’abandon inéluctable pour une course aussi prestigieuse que difficile. L’an passé, il y a ainsi eu 26% d’abandon, ce qui est un très bon chiffre comparé à des années où il y a pu y avoir jusqu’à 50% d’abandon. Le manque de préparation physique et mentale n’est pas le seul en cause, les conditions météos sont parfois rudes, et ça, on ne choisit pas !
Ainsi, plus les années passent, plus les coureurs sont pros et entraînés, bien loin de l’image des premiers coureurs, qui n’étaient finalement “que” des randonneurs courageux, équipés d’un gros sac à dos, d’un saucisson et d’une bonne bouteille de rouge !
Pour se donner du courage, chacun a sa petite astuce : un peu de musique, un objet fétiche à emporter… Mais le plus important reste d’apprendre à contre-attaquer la petite voix dans sa tête qui nous dit d’arrêter quand c’est difficile, en se disant que ce n’est qu’un mauvais moment à passer, et qu’il finira forcément par passer, après 15mn, 1h, ou peut-être 12h de galère. Facile à dire oui… Et après tous ces mois d’entraînement, pour pallier la déprime de la fin de la course, rien de tel que de penser à son prochain objectif.
Thierry nous a assuré qu’avec une bonne préparation, si on arrive avec rien de cassé, on repart courir avec plaisir 2 ou 3 jours après la course, et qu’il ne s’est d’ailleurs jamais dit “cette fois, c'est terminé” ! Difficile à imaginer quand on ne l’a pas vécu et que cela nous semble quasi insurmontable, mais s’il a retenté l’expérience tant de fois, ce n’est sûrement pas uniquement parce qu’il est fou !
Thierry nous a assuré qu’avec une bonne préparation, si on arrive avec rien de cassé, on repart courir avec plaisir 2 ou 3 jours après la course, et qu’il ne s’est d’ailleurs jamais dit “cette fois, c'est terminé” ! Difficile à imaginer quand on ne l’a pas vécu et que cela nous semble quasi insurmontable, mais s’il a retenté l’expérience tant de fois, ce n’est sûrement pas uniquement parce qu’il est fou !
Pour relativiser, sachez que le premier met moins de 23h pour arriver à la fin du parcours, mais que le dernier peut mettre jusqu’à 66h. La moyenne de rythme de course se situe donc à 2,7km/h. Ce qui peut laisser espérer que même s’il ne remporte pas la course, un randonneur habitué aux dénivelés et aux terrains variés peut réussir lui aussi à arriver au bout ! Bien sûr, le premier n’a quant à lui pas le temps de se reposer, il prend juste le temps de s’arrêter aux points de ravitaillement, pour récupérer des forces pour poursuivre son challenge incroyable.
Une organisation millimétrée
Pour que chaque édition de la course se déroule au mieux, plus de 2 300 bénévoles œuvrent tout au long de l’année pour organiser l’évènement.
Un comité de 13 co-directeurs, dont Thierry fait partie depuis quelques années, sont élus ou réélus à la fin de chaque mandat. Ils essayent toujours d’améliorer les choses, grâce au vécu de ceux qui ont un jour compté parmi les participants, comme Thierry. Il faut donc bien sûr équilibrer entre les besoins et les possibilités en termes d’administratif et les idées de ceux qui voient ça avec leurs yeux de traileurs.
Un comité de 13 co-directeurs, dont Thierry fait partie depuis quelques années, sont élus ou réélus à la fin de chaque mandat. Ils essayent toujours d’améliorer les choses, grâce au vécu de ceux qui ont un jour compté parmi les participants, comme Thierry. Il faut donc bien sûr équilibrer entre les besoins et les possibilités en termes d’administratif et les idées de ceux qui voient ça avec leurs yeux de traileurs.
La course rassemble des sportifs amateurs ou professionnels issus de 44 nationalités différentes. L’organisation crée donc des quotas au moment des préinscriptions pour que ce soit le plus juste possible, tout en gardant 50% de participants réunionnais.
Si un métropolitain souhaite participer, il peut passer par une agence pour s’inscrire et assurer sa place, sinon il peut espérer être tiré au sort pour récupérer l’une des dernières places. Cette année, il y a 1 800 pré-inscrits qui rêvent d’être tirés au sort aujourd’hui, pour seulement 300 places.
Si un métropolitain souhaite participer, il peut passer par une agence pour s’inscrire et assurer sa place, sinon il peut espérer être tiré au sort pour récupérer l’une des dernières places. Cette année, il y a 1 800 pré-inscrits qui rêvent d’être tirés au sort aujourd’hui, pour seulement 300 places.
Bien sûr, des places sont réservées et assurées pour les coureurs élites. Les modalités d’inscription diffèrent selon le niveau du sportif, certains sont même invités à participer au trail, quand on offre l’hébergement voir le transport à d’autres.
Quant au circuit, il n’est plus possible aujourd’hui de faire le parcours des débuts, où l’on passait par exemple par le Piton de la Fournaise, vraiment au bord du cratère. Des contraintes administratives empêchent ainsi de passer par certaines zones. La forêt de Roche Écrite, quant à elle, ne fait plus non plus partie de la route empruntée, car la course se déroule juste au moment de la reproduction du Tuit-Tuit, un oiseau endémique en voie de disparition et qui ne vit plus qu’à cet endroit. Les milliers de passages, de jour comme de nuit, risqueraient de perturber cet oiseau qui pourrait abandonner son nid.
Ce qui n’empêche pas la Diag’ de passer par des paysages inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco, comme le cirque de Cilaos ou celui de Mafate, région isolée et sans route que l’on traverse sur 40 km en pleine nature.
Emprunter le parcours de la Diagonale des Fous lors d’un trek à la Réunion
Vivre l’aventure au rythme de la marche
Le Grand Raid est un itinéraire qui fascine bien plus que les amateurs de course à pied. C’est pourquoi nous offrons à nos voyageurs la possibilité de vivre cette traversée mythique de la Réunion et de ses paysages grandioses, lors d’un trek engagé de niveau 4/5, comprenant 11 jours de marche.
Si bien sûr, il n’est pas possible de suivre exactement à la trace le parcours du trail, étant donné que certaines portions passent par des pâturages ouverts uniquement pour l’occasion par les éleveurs, nous prenons le temps de profiter de la fameuse de forêt de Roche Écrite en espérant apercevoir l’un des 120 Tuit-Tuit qui y vivent, ou même du cirque isolé et préservé de Mafate, paradis des traileurs et randonneurs. Ceux qui le souhaitent peuvent aussi faire l’ascension du Piton de la Fournaise et celle du Piton des Neiges, magique au lever du soleil.
Pour des raisons logistiques, nous faisons la traversée dans l’autre sens, en commençant par le nord, après avoir atterri à l’aéroport de Saint-Denis. Ce qui nous permet de profiter de beaux instants de détente dans le lagon, pour terminer le voyage en beauté.
Contrairement au trail qui consiste à traverser l’île sans s’arrêter, on prend ici le temps de ressentir chaque lieu et de s’imprégner de sa beauté et de son histoire le long de chaque sentier emprunté. L’occasion aussi de profiter de la gastronomie locale, en goûtant un typique rougail saucisse par exemple, et de découvrir le fascinant milieu volcanique qui constitue l’île.
Qui sait ? Peut-être que cette version trek de la Diagonale des Fous vous donnera envie de vous lancer dans le Grand Raid ?
Nos conseils pour se préparer à randonner à la Réunion
Thierry de nous donner des conseils pour se préparer à vivre cette expérience de trek exceptionnelle.
Vous aurez d’ailleurs l’avantage d’être accompagné en permanence par un coach, votre guide Atalante, spécialiste de la Réunion, qui saura remotiver le groupe si des difficultés apparaissent lors du trek.
Mais finalement, c’est comme le GR20, on sait que ça va être difficile avant de partir, donc on se prépare pour y arriver.
Et c’est vraiment un circuit authentique que nous avons à cœur de vous proposer, un vrai trek où l’on porte son sac et son équipement pendant plusieurs jours, avec très peu de transferts… Les voyageurs qui se lancent dans l’aventure sont des habitués, ils relèvent des défis comme celui-ci peut-être tous les ans, ils ont l’habitude de pratiquer du sport, de la marche et de la course à pied, ils font sans doute un peu de cardio en salle de sport, ont l’habitude du dénivelé... Ils ont aussi une bonne stabilité du pied et une bonne réception qui leur permettra de parcourir les terrains escarpés, les escaliers, les dévers, les roches volcaniques, les parcours en pierre ou même de traverser la boue.
Souvent, les voyageurs sont étonnés de voir l’excellent état des sentiers de la Réunion. De gros budgets sont alloués à l’Office National des Forêts pour les entretenir, faire la signalétique, débroussailler, construire des marches pour limiter l’érosion… Après chaque saison des pluies, un gros chantier les attend avec un enjeu important : ouvrir le maximum de sentiers pour accueillir les randonneurs et voyageurs.
Concernant votre équipement, n’oubliez pas vos bâtons de randonnée, qui certes sont interdits aux coureurs de la Diag’, mais qui vous seront très utiles pour vous aider dans la montée comme dans la descente. Une veste de pluie est aussi indispensable dans ce pays au climat tropical, pas question de la laisser au refuge ! Par ailleurs, ce climat tropical et chaud n’empêche pas qu’il fait très froid en haut du Piton des Neiges, vous serez très contents d’avoir glissé un bonnet et des gants dans votre sac de voyage pour les sortir à l’occasion.
En tout cas, comme pour n’importe quel trek, partez avec vos chaussures et équipements habituels ou déjà testés en condition, il serait dommage de ne pas vous sentir à l’aise à cause de chaussures neuves qui vous feraient mal aux pieds…
En tout cas, comme pour n’importe quel trek, partez avec vos chaussures et équipements habituels ou déjà testés en condition, il serait dommage de ne pas vous sentir à l’aise à cause de chaussures neuves qui vous feraient mal aux pieds…
Enfin, parce que la préservation de l’environnement est une cause qui nous tient particulièrement à cœur, nous vous recommandons d’emporter une gourde filtrante, notamment pour votre passage au refuge du Piton des Neiges. Acheter des bouteilles en plastique acheminées par hélico dans ce lieu perché à 2 500 mètres d’altitude, on peut faire mieux pour voyager en respectant la planète !
Vous l’aurez compris, l’aventure de la Diagonale des Fous à la Réunion est bien plus qu’un défi sportif, c’est une immersion dans des paysages époustouflants et une culture riche. Que ce soit en courant ou en marchant, une bonne préparation grâce aux conseils de Thierry saura vous offrir une expérience inoubliable. N’attendez plus, réservez votre prochain voyage à la Réunion avec Atalante pour découvrir cet itinéraire mythique et authentique lors d’un trek inoubliable !
Vous l’aurez compris, l’aventure de la Diagonale des Fous à la Réunion est bien plus qu’un défi sportif, c’est une immersion dans des paysages époustouflants et une culture riche. Que ce soit en courant ou en marchant, une bonne préparation grâce aux conseils de Thierry saura vous offrir une expérience inoubliable. N’attendez plus, réservez votre prochain voyage à la Réunion avec Atalante pour découvrir cet itinéraire mythique et authentique lors d’un trek inoubliable !