Au retour de son voyage à la Réunion, Hélène, une de nos voyageuses, nous avait confié : “C’était un super trek qui a répondu à toutes nos attentes ! Un grand merci à Thierry, dont l’enthousiasme, la disponibilité et les qualités humaines sont celles d’un vrai professionnel”. Et Hélène n’est pas la seule à nous avoir dépeint un si beau portrait de Thierry : nombre de nos voyageurs gardent un souvenir émerveillé de leur rencontre avec ce guide emblématique Atalante. Amoureux de son île d’adoption, grand passionné de course à pied et notamment de la Diagonale des Fous qu’il a même remportée en 2007, il est avant tout très fier d’avoir réussi sa reconversion et d’être devenu aujourd’hui un guide accompli.
Nous l’avons interrogé pour en apprendre davantage sur son parcours d’exception.
Peux-tu te présenter et raconter ton parcours à nos voyageurs ?
“Alors, par où commencer ? Tout d’abord, je m’appelle Thierry et je suis arrivé à la Réunion il y a 25 ans. Je suis originaire de Normandie, et je suis arrivé ici pour le travail en 1999, j’étais boulanger dans la grande distribution. J’étais aussi un grand fumeur, j’avais déjà tenté d’arrêter de fumer plusieurs fois sans réussir. En 2000, je me suis mis à la course à pied pour trouver un objectif pour m’aider à arrêter de fumer définitivement, et j’ai enfin réussi !
Mais la course à pied m’a aussi permis de découvrir l’île et ses évènements sportifs. J’ai notamment découvert le trail de la Diagonale des Fous et là, une étincelle s’est allumée dans ma tête et je me suis dit “c’est ça que je veux faire” ! Je me suis donné le temps et les moyens pour le faire, et j’ai donc participé à ma première Diag’ des fous en 2002, que j’ai réussi à terminer. Une nouvelle passion était née !
Mais j’avais aussi cette soif montagne, alors quelques années plus tard, j’ai découvert la formation d’accompagnateur de moyenne montagne. Je ne savais même pas que c’était un métier ! Je m’étais inscrit dans le but d’en apprendre davantage sur la montagne et je suis arrivé un peu en touriste, donc je l’ai ratée. Finalement, c’est comme quand tu sais courir : tu cours dans tous les sens, mais si tu n’as pas le sens de l’orientation, alors tu es perdu.
En 2011, je me suis mieux préparé pour me représenter aux sélections, et cette fois, j'ai pu suivre la formation et obtenir mon diplôme de guide de moyenne montagne en 2012.
J’étais à ce moment en congé de formation, donc j’ai jonglé un temps entre mon ancienne activité et mon nouveau métier de guide, et puis au bout d’un an, j'ai pu me consacrer à 100% à ce métier passion.”
Mais la course à pied m’a aussi permis de découvrir l’île et ses évènements sportifs. J’ai notamment découvert le trail de la Diagonale des Fous et là, une étincelle s’est allumée dans ma tête et je me suis dit “c’est ça que je veux faire” ! Je me suis donné le temps et les moyens pour le faire, et j’ai donc participé à ma première Diag’ des fous en 2002, que j’ai réussi à terminer. Une nouvelle passion était née !
Mais j’avais aussi cette soif montagne, alors quelques années plus tard, j’ai découvert la formation d’accompagnateur de moyenne montagne. Je ne savais même pas que c’était un métier ! Je m’étais inscrit dans le but d’en apprendre davantage sur la montagne et je suis arrivé un peu en touriste, donc je l’ai ratée. Finalement, c’est comme quand tu sais courir : tu cours dans tous les sens, mais si tu n’as pas le sens de l’orientation, alors tu es perdu.
En 2011, je me suis mieux préparé pour me représenter aux sélections, et cette fois, j'ai pu suivre la formation et obtenir mon diplôme de guide de moyenne montagne en 2012.
J’étais à ce moment en congé de formation, donc j’ai jonglé un temps entre mon ancienne activité et mon nouveau métier de guide, et puis au bout d’un an, j'ai pu me consacrer à 100% à ce métier passion.”
Depuis combien de temps es-tu guide à la Réunion pour Atalante ?
“J’ai commencé à encadrer des groupes de voyageurs Atalante en 2013. À l’époque, l’agence locale comptait seulement 3 guides. Depuis un an, je m’occupe aussi de la logistique et de l’organisation des circuits pour aider Jessica, la responsable de l’agence.
En parallèle, je fais aussi partie du comité d’organisation de la Diagonale des Fous.”
En parallèle, je fais aussi partie du comité d’organisation de la Diagonale des Fous.”
Concernant la Diagonale des Fous, peux-tu nous partager ton expérience ?
“Depuis 2002, j’ai eu l’occasion de participer à 11 Diag’ des fous. Lors de ma première participation, je suis arrivé 61ᵉ. En 2005, je suis arrivé 10ᵉ, en 2006 4ᵉ et en 2007 j’ai gagné la Diagonale des Fous ! J’ai mis 23h33 pour terminer la course de 151 km. C’était ma toute première victoire à une course de ce genre, et c’est une grande fierté car elle fait partie des courses que tous les passionnés rêvent de remporter !
Après, c'est devenu de plus en plus dur, aujourd’hui ceux qui arrivent dans le top 10 sont des pros, accompagnés par toute une équipe de nutritionnistes, préparateurs physiques…
Je ne fais plus de courses à présent, car je suis membre du comité de direction de la course, dont je suis le directeur depuis 3 ans. C’est une activité bénévole qui demande un gros investissement en temps personnel, mais qui reste une très belle expérience”.
Je ne fais plus de courses à présent, car je suis membre du comité de direction de la course, dont je suis le directeur depuis 3 ans. C’est une activité bénévole qui demande un gros investissement en temps personnel, mais qui reste une très belle expérience”.
Qu’est-ce qui t’a donné envie d’être guide ?
“Le grand raid de la Diag’ des Fous m’a fait découvrir la montagne, et même si c’est différent, j’avais aussi le goût de la randonnée. Lors d’une course, ou même de sa préparation, on traverse l’île sans s’arrêter. Bien sûr, c’est le but. Mais il me manquait quelque chose, j’avais envie aussi de pouvoir faire des pauses, prendre le temps de connaître les arbres, les sommets, la nature, les habitants… Envie d’en apprendre plus finalement, et de partager ça avec d’autres gens !”
Qu’est-ce qui te plaît dans ton métier ?
“J’aime beaucoup la diversité des gens que l’on peut rencontrer. Les voyageurs viennent de tous horizons pour découvrir la Réunion. Ce peut être des adolescents à qui on fait découvrir la randonnée en montagne, les oiseaux, la nature… Ou bien des gens de tout âge, qui ont parfois beaucoup voyagé. Cela permet de beaux échanges, chacun raconte son histoire, ses aventures, c’est varié et c’est avant tout de belles rencontres.
Je suis aussi formateur pour les prochains guides et je trouve ça très agréable de voir naître en eux cette vocation, de leur faire passer de belles valeurs comme l’écologie et la protection de la biodiversité de la Réunion, ou de leur enseigner la bonne conduite à avoir en milieu montagnard.”
Je suis aussi formateur pour les prochains guides et je trouve ça très agréable de voir naître en eux cette vocation, de leur faire passer de belles valeurs comme l’écologie et la protection de la biodiversité de la Réunion, ou de leur enseigner la bonne conduite à avoir en milieu montagnard.”
À quoi ressemble la vie d’un guide d’aventure à la Réunion ?
“En ce moment, c’est la période creuse pour les activités d’encadrement. La saison touristique s’étend de juillet à fin novembre, même si l’on a parfois quelques groupes qui partent à partir de mai.
Lors de cette période creuse, après un café et un footing, j’allume mon ordinateur pour m’occuper de la logistique pour les prochains circuits Atalante ou de l’organisation de la prochaine Diagonale des Fous.
Quand je pars sur un circuit avec des voyageurs, on part pour environ 12 jours en itinérance en montagne. En général, la journée commence par le petit-déjeuner vers 7h30 et on entame notre randonnée vers 8h30. Le midi, on fait une pause pour manger notre pique-nique, que j’aurais préparé pour les voyageurs, par exemple du taboulé, des salades de pâtes, ou que j’aurais acheté auparavant selon les endroits. On termine notre randonnée de la journée vers 15-16h, lorsqu’on arrive au gîte, ce qui permet de profiter d’un temps libre jusqu’au dîner vers 19h. J’ai l’habitude de faire un briefing pour la journée suivante le soir, avant d’aller se coucher pour récupérer.”
Quel est ton meilleur souvenir ?
“C’est une question difficile ça… Souvent, on se rappelle plus facilement des circuits où il y a eu un souci, car ça nous marque, même si la majorité des circuits se passent super bien !
Lors d’un circuit en octobre il y a 5 ans, on allait vers le volcan avec un groupe et une chienne nous a suivis pendant 3 jours. Tout le monde était sympa avec elle, et personnellement, je ne l’ai pas chassée, mais je ne lui ai pas non plus donné à manger ou quoi, car c’était délicat. Je ne pouvais pas la ramener avec moi : elle ne pourrait pas rester seule quand je serais en train de guider sur un circuit.
Chaque nuit, elle dormait devant le gîte et repartait avec nous le matin, alors qu’il y avait plusieurs autres groupes qui faisaient le même parcours, elle nous avait choisis ! Finalement, j'ai craqué, je l’ai gardée, et depuis elle fait tous les circuits avec moi !
Il arrive régulièrement que je reçoive des messages d’anciens voyageurs que j’ai accompagnés lors de leur trek à la Réunion, qui terminent leur message en écrivant “Bises à Zoura” !”
Lors d’un circuit en octobre il y a 5 ans, on allait vers le volcan avec un groupe et une chienne nous a suivis pendant 3 jours. Tout le monde était sympa avec elle, et personnellement, je ne l’ai pas chassée, mais je ne lui ai pas non plus donné à manger ou quoi, car c’était délicat. Je ne pouvais pas la ramener avec moi : elle ne pourrait pas rester seule quand je serais en train de guider sur un circuit.
Chaque nuit, elle dormait devant le gîte et repartait avec nous le matin, alors qu’il y avait plusieurs autres groupes qui faisaient le même parcours, elle nous avait choisis ! Finalement, j'ai craqué, je l’ai gardée, et depuis elle fait tous les circuits avec moi !
Il arrive régulièrement que je reçoive des messages d’anciens voyageurs que j’ai accompagnés lors de leur trek à la Réunion, qui terminent leur message en écrivant “Bises à Zoura” !”
As-tu une anecdote à raconter ?
“”Il arrive parfois qu’on risque de perdre des gens, ou qu’ils n’écoutent pas toujours… Lors d’une ascension du Piton des Neiges, on fait un aller-retour depuis le refuge du volcan. Dans un groupe, il y avait un monsieur qui se remettait d’une grosse blessure et qui ne pouvait pas nous accompagner. Je lui ai proposé de rester au petit-déjeuner pendant qu’on partait de nuit et de nous rejoindre sur notre chemin du retour. Je lui avais bien montré le parcours, mais heureusement que je lui avais donné une balise GPS, parce que quand on est revenus, j’ai voulu le localiser et je me suis rendu compte qu’il était parti dans la mauvaise direction ! On a alors pu l’appeler et le retrouver…
J'ai toujours des tas d’histoires à raconter, d’ailleurs, quand des guides se rencontrent, chacun raconte ses anecdotes, c’est drôle.”
J'ai toujours des tas d’histoires à raconter, d’ailleurs, quand des guides se rencontrent, chacun raconte ses anecdotes, c’est drôle.”
Que dirais-tu à nos voyageurs pour leur donner envie de venir à la Réunion ?
“La réunion, c’est une terre où la nature est très forte et où la population locale est unique. Leur gentillesse est sans limites et à leurs côtés, on découvre une ambiance familiale et conviviale qu’on ne retrouve nulle part ailleurs. On s’adapte très facilement à cette proximité avec les Réunionnais. Souvent, à la fin d’un circuit, les voyageurs me disent qu’ils ont eu l’impression d’être chez eux en arrivant dans les gîtes. C’est vrai qu’on sait qu’on est en France, mais on sent bien qu’on est loin.
Bien sûr, le climat tropical et les beaux paysages de la Réunion sont à découvrir, mais les gens, il n’y a qu’ici qu’ils sont comme ça, aussi tolérants et gentils !”
Bien sûr, le climat tropical et les beaux paysages de la Réunion sont à découvrir, mais les gens, il n’y a qu’ici qu’ils sont comme ça, aussi tolérants et gentils !”