photo de groupe au sommet du mont Ararat en Turquie
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Carnet de voyage en Turquie par Alexandre : l’ascension du Mont Ararat

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Le mont Ararat, situé à l’est de la Turquie, est un sommet chargé d’histoire qui culmine à 5 137 mètres d’altitude. Parti cet été pour réaliser son ascension, Alexandre nous raconte son voyage, les rencontres et les moments qui l’ont marqué.

Qu'est-ce qui t'a donné envie d'aller en Turquie et de faire le Mont Ararat ?

Je devais faire ce sommet avec mon meilleur ami qui est arménien. Avec le contexte historique entre l’Arménie et la Turquie, le mont Ararat était un véritable symbole pour nous. Cependant, nos obligations respectives n’ont pas permis de coordonner nos dates, et j’ai finalement entrepris l’ascension sans lui.

Je suis vraiment content de l’avoir fait seul, car cela m’a offert une expérience différente avec des inconnus qui m’ont beaucoup appris. Sans lui, j’ai découvert les choses autrement, et ce voyage m’a aussi beaucoup appris sur moi-même.
Petit groupe de randonneurs au sommet du Mont Ararat en Turquie

Quelle est ta plus belle rencontre ?

Le groupe ! Une belle alchimie s’est créée entre tous ces inconnus, malgré la différence d’âge. Il y a eu beaucoup d’entraide et d’entente, ce qui se voit puisque tout le monde est arrivé au sommet.

Toutes les rencontres ont été belles, chacun a apporté sa pierre à l’édifice. Jean, 65 ans, un vrai cabri de la montagne, Laurent qui nous a partagé ses pastilles d’électrolytes à la framboise, Romuald qui m’a appris à bien régler mon sac à dos, Pénélope qui, grâce à sa doudoune, a rendu mes nuits plus chaudes et confortables, ou encore Ludovic avec son caractère jovial et enfantin qui mettait l’ambiance dans le groupe.

C’est l’ensemble de ces petites choses et chaque personnalité qui ont permis de créer une belle dynamique de groupe. Nous venions tous d’horizons différents, avec une passion commune et un même objectif qui nous ont réunis.

Quelle est ta plus belle randonnée ?

J’en ai deux. Le premier moment, c’est quand on voit la pointe finale du sommet. Quand on pense être arrivé au sommet du Mont Ararat, il reste en réalité une dernière montée. C’est à ce moment-là que tout s’est dégagé et que le soleil a fait son apparition. Nous étions partis à 1h30 du matin, et la montée s’est faite principalement dans le vent, le froid et les nuages. Au final, juste avant d’arriver au sommet, le voile nuageux s’est dissipé, et tout s’est dévoilé sous nos yeux. L’année dernière, j’ai fait le Mont Blanc avec Atalante, et en haut, je n’ai rien vu. J’avais peur que ce soit pareil pour le mont Ararat, mais pas du tout, c’était ma deuxième ascension, mais ma première vue. Cette vue était vraiment la récompense après tous les efforts que nous avions fournis.

La deuxième, c’est la randonnée du dernier jour. C’est agréable de faire un stop lors de la descente pour se reposer et prolonger le plaisir de cette ascension. Et surtout, lors de cette dernière descente, nous avons croisé un groupe d’une vingtaine d’Arméniens et d’Iraniens, avec un homme qui avait une guitare à la main. Nous avons fait une pause tous ensemble, et il s’est mis à chanter. C’était un moment superbe, plein d’émotions. Ce qui est chouette, c’est que nous avons pu partager ce genre de moment ensemble malgré nos différences culturelles et les contextes géopolitiques parfois sensibles entre nos pays.
Petit roupe au sommet du Mont Ararat en Turquie

Quel est ton moment le plus mémorable ?

Tous les moments vécus avec le groupe, avec une fin en apothéose lors du dîner dans la ville de Van. Nous étions dans un cadre incroyable, et j’avais l’impression de partager un repas avec des personnes que je connaissais depuis toujours. Nous avons tous ressenti la joie d’avoir réussi cette ascension ensemble. De vrais liens se sont créés entre nous, au point que j’ai gardé contact avec certains d’entre eux et que je compte bien les revoir pour d’autres ascensions.

Quels sont tes coups de cœur ?

Les paysages et les vues tout au long de ce trek sont vraiment incroyables ! Le peuple turc est aussi super accueillant et attentionné, que ce soit pendant le trek ou même à Istanbul. Lors du dernier dîner, le serveur a remarqué que nous aimions bien les petits chats, et il nous a amené les quatre chatons dont il s’occupait au restaurant. Ils ont passé le repas avec nous, une parenthèse douce et pleine d’affection.

Je ne peux oublier notre guide Yunus, qui nous a vraiment accompagné de bout en bout durant l’ascension, tant par ses qualités humaines et relationnelles que par le partage de ses connaissances et de sa culture sur la Turquie. C’est un puits de science ! Ce n’est pas juste une personne qui vient et repart, notre réussite et notre bien-être comptaient vraiment pour lui. Il est très attentionné et nous a accueillis comme si nous faisions partie de sa famille.

Qu’est-ce qui t’a le plus surpris ?

2 voyageurs discutant sur un bateau, un voyageur et son guide, et un petit chaton à Istanbul, Turquie
La diversité du groupe. Sans ce voyage, je n’aurais sûrement jamais rencontré toutes ces personnes, et pourtant nous avons formé une superbe équipe !

Le côté accueillant et le sens du partage des Turcs. Par choix, j’avais porté toutes mes affaires et je n’avais pas pris de tongs, alors le guide m’a prêté les siennes, même s’il n’en avait pas d’autres. Et même si nous ne parlions pas la même langue avec les autres personnes présentes au camp, comme Ismael, notre guide de haute montagne, ils passaient du temps avec nous, et nous partagions ensemble des moments en essayant de nous comprendre comme nous le pouvions.

As-tu une anecdote à raconter ?

J’avais fait une blague à Yunus, en disant que si nous arrivions tous au sommet, il nous paierait l’apéro. Et il l’a vraiment fait ! À Van, nous nous sommes arrêtés dans une petite boutique où il a acheté une bouteille de raki pour partager et célébrer notre réussite. Nous avons ensuite passé une super soirée.
Yunus, guide Atalante devant le Mont Ararat et vue depuis le sommet du Mont Ararat, Turquie

Que dirais-tu aux futurs voyageurs pour leur donner envie de découvrir la Turquie et de faire le Mont Ararat ?

Il y a beaucoup de choses à découvrir en Turquie : la Cappadoce, les monts Taurus, le Mont Ararat, Istanbul ou encore la ville de Van, avec son grand lac à l’eau claire. C’est un pays très riche culturellement et historiquement.

Il faut absolument faire le Mont Ararat, car je pense que c’est l’un des rares sommets d’où l’on peut voir trois pays distincts depuis le sommet. C’est aussi à ce moment-là que l’on ressent toute l’histoire autour de cet endroit. Malgré les différences qui opposent ces pays, on sent qu’ils font partie du même bassin.

Personnellement, ça a été presque un voyage spirituel qui m’a permis d’apprendre beaucoup sur moi-même et m’a conforté dans l’idée de continuer à faire des ascensions.