Mireille, voyageuse Atalante, est partie l’hiver dernier en Islande, découvrir à pied, les paysages du Grand Nord. En petit groupe de 8 personnes, accompagné de Pierre, elle nous raconte son voyage d’une semaine au cœur de la Péninsule des Trölls, au nord de l’Islande.
Avez-vous déjà été en Islande ? Si oui, pourquoi vouloir y retourner ? Si non, qu’est-ce qui vous a donné envie d’y aller ?
Non, c’était la première fois et c’était une volonté de partir en Islande en hiver. Je voulais absolument la neige, la glace, le froid… Toutes les conditions du Grand Nord. Je voulais vraiment appréhender ces conditions, et découvrir le Grand Nord en hiver. C’était la première fois que j’allais aussi loin dans l’Hémisphère nord. Ce qui me posait question, c'était le temps, mais en Islande, grâce au Gulf Stream, il ne fait jamais très froid.
Quelle est votre plus belle rencontre ?
Pierre, le guide, un professionnel comme j’en ai rarement rencontré… et pourtant j’en ai fait des treks ! Pierre est très prévoyant et attentif, il fait en sorte que tout le monde se sente à l’aise et ne manque de rien. Il est aussi très vigilant à la sécurité. Au-delà de la rencontre avec le guide, je retiens aussi la rencontre avec un environnement magique, nouveau et magnifique. On arrive sur l’île, on prend le minibus, on part dans le nord de l’île où il n’y a personne. Pendant une semaine, on est seuls au monde, on se sent encore plus vivant. C’était une rencontre inattendue avec les fjords, la mer, la lumière… Ce sont des images qui vont rester gravées à vie.
Quelle est votre plus belle randonnée ?
La plus belle randonnée est celle qu’on a effectuée au départ de notre village, Olafsfjördrour.
On est parti depuis le chalet et on est monté au sommet des fjords. C’est une bonne randonnée avec du dénivelé et les paysages font vraiment penser aux Alpes. On se serait cru en altitude dans les Alpes, sauf qu’on était en Islande, avec la mer en contrebas. Ce contraste entre les montagnes et la mer, d’un bleu marine profond, c’était magnifique.
En plus, le temps était de la partie, il faisait très beau, les conditions étaient idéales : on a même pu manger dehors, sur la glace, au soleil, sous un ciel parfaitement bleu, sans aucun nuage. La semaine d’avant, la neige avait beaucoup fondu, alors nous avons randonné en crampons plutôt qu’en raquettes, c’était super de découvrir ce type de marche !
Tout le groupe a d’ailleurs dit que c’était la plus belle sortie de la semaine.
Quel est votre moment le plus mémorable ?
Les aurores boréales. On les attend, on ne sait pas ce que c’est, on ne sait pas comment ça va être, et si elles vont apparaître. Pierre nous avait donné quelques indications, mais il fallait avant tout bien surveiller le ciel. Il faut être patient, il faut régulièrement aller voir dehors, on entrait, on sortait du chalet pour aller scruter le ciel. Et dès qu’il y en avait une, on était tous comme des enfants ! La surprise est venue de leur couleur. À l’œil nu, elles sont plutôt vertes pâles et c’est quand on prend la photo qu’elles sont plus colorées, plus fluorescentes. Cette semaine-là, on a eu de la chance, on en a quasiment vu tous les soirs. C’était magique.
Quels sont vos coups de cœur ?
La journée sur l’île Hrísey au large de Dalvík dans le fjord Eyjafjörour. On a pris un bateau, pour traverser le fjord, on est arrivé sur une petite île, il n’y avait rien, personne, juste un petit port de pêche et une petite conserverie. Il y avait peut-être 30 habitants, maximum. On a marché jusqu’à l’autre bout de l’île, jusqu’à Hriseyjarviti Lighthouse, le phare, et c’est à ce moment qu’on a vu des baleines. C’était très différent de la veille, puisqu’on passait d’une randonnée avec du dénivelé et des fjords à quelque chose de plus plat, sur une île. Mais c’était très beau.
L’autre coup de cœur est notre camp de base pour la semaine, un chalet privatif au bord d’un lac gelé avec un jacuzzi en extérieur. Quand on est arrivé le premier jour, c’était au moment du coucher de soleil, les couleurs allaient du rose, au rouge, au violet… C’était waouh ! Après chaque journée de marche, nous allions à la piscine municipale du village, qui disposait de plusieurs bassins en extérieur. Un bassin à 35 degrés, un à 38 degrés et un à 40 degrés. Le soir, on y allait, on se plongeait dans l’eau chaude et on observait les étoiles pendant près de 2 h.
Qu’est-ce qui vous a le plus surprise ?
Je dirais la diversité des paysages. On pense que ça va être monotone, mais pas du tout. En une semaine, on a traversé des paysages très différents, des fjords enneigés à des îles verdoyantes, où on se serait cru en Irlande. On passait de la mer gelée devant notre chalet à une mer bleu marine lors de nos randonnées. C’était encore plus beau que ce que je m’étais imaginé. Je ne m’attendais pas à ce que le nord de l’Islande soit marqué à ce point “Grand Nord”, comme on se l’imagine.
Que diriez-vous à nos futurs voyageurs pour leur donner envie de découvrir cette destination ?
Pour les amoureux des espaces et de la nature, allez-y, car c’est encore préservé. C’est une île magique, en tout cas en hiver. Dès qu’on passe un fjord, on s’émerveille. C’est prenant. C’est fantastique. J’ai vécu une semaine de rêve où on se dit que notre planète est tellement belle, qu’il y a tellement de belles choses à voir.