Mohamed habite dans le nord de l'Égypte, dans le delta du Nil. Infatigable conteur, il sait transmettre sa passion pour l'histoire pharaonique, mais aussi son amour pour son pays. Amateur de toutes les cultures, il aime partager des moments de convivialité ou animer des débats pointus sur l'Égypte ancienne… Il fait bien sûr partie de nos meilleurs guides, tout en étant responsable des guides qui travaillent avec notre agence locale.
Nous vous invitons à découvrir son parcours et ce qui l’anime dans son métier, à travers cette interview.
Nous vous invitons à découvrir son parcours et ce qui l’anime dans son métier, à travers cette interview.
Peux-tu te présenter et raconter ton parcours à nos voyageurs ?
“Je m’appelle Mohamed Abdallah, j’ai 48 ans, je suis marié et j’ai 3 enfants. J’habite dans le delta du Nil, à El Mahalla El Kobra, une ville qui se situe entre Le Caire et Alexandrie.
En faisant des études de littérature française, j’étais destiné à travailler en tant que professeur, ou bien dans une bibliothèque ou dans le domaine de la littérature. Travailler dans le tourisme n’était donc pas dans mes projets au départ. Finalement, en 1999, j’ai lu un article dans la presse indiquant que l’on recherchait des personnes parlant français à Assouan, alors je suis venu. C’est donc en tant que réceptionniste sur un bateau de croisière entre Louxor et Assouan que j’ai commencé ma carrière dans le domaine du tourisme.
Ça m’a donné envie d’être guide, alors j’ai suivi une formation de 2 ans au Caire avant d’obtenir mon permis de guide, indispensable pour pouvoir accompagner des voyageurs en Égypte.”
En faisant des études de littérature française, j’étais destiné à travailler en tant que professeur, ou bien dans une bibliothèque ou dans le domaine de la littérature. Travailler dans le tourisme n’était donc pas dans mes projets au départ. Finalement, en 1999, j’ai lu un article dans la presse indiquant que l’on recherchait des personnes parlant français à Assouan, alors je suis venu. C’est donc en tant que réceptionniste sur un bateau de croisière entre Louxor et Assouan que j’ai commencé ma carrière dans le domaine du tourisme.
Ça m’a donné envie d’être guide, alors j’ai suivi une formation de 2 ans au Caire avant d’obtenir mon permis de guide, indispensable pour pouvoir accompagner des voyageurs en Égypte.”
Depuis combien de temps es-tu guide en Égypte ?
“Je suis guide francophone depuis 2006, et j’ai travaillé avec plusieurs agences en Égypte avant de découvrir l’agence locale d’Atalante, grâce à un ami qui y travaillait. Après avoir été guide dans de gros bateaux de croisière, c’était exceptionnel de guider des petits groupes, et de faire découvrir aux voyageurs la nature, les champs, les animaux, les oasis et la vraie vie quotidienne des Égyptiens lors de randonnées. Ça m’a beaucoup plu et depuis toutes ces années, je ne travaille plus qu’avec notre agence locale. Je suis le guide le plus ancien de l’agence, c’est pourquoi mon emploi du temps intègre aussi une partie plus administrative. Avec Nageh, responsable de l’agence, je gère la logistique, les programmes des circuits, la rédaction des fiches techniques, le retour des clients et la réservation des guides.”
Plus qu’un guide francophone, tu es aussi guide égyptologue. Peux-tu nous en dire plus ?
“On peut être guide en Égypte, sans forcément être guide égyptologue. Cela nécessite d’avoir beaucoup de connaissances pour pouvoir les transmettre aux voyageurs. Et là, le diplôme ne suffit pas, il faut continuer de se former en permanence pour approfondir et mettre à jour ses acquis, pour suivre les changements de théories ou les manières de déchiffrer les hiéroglyphes. Pour cela, je contacte des égyptologues et je suis régulièrement des cours. Par exemple, pour les hiéroglyphes, j’ai suivi des cours au Caire, et maintenant, je continue de me former grâce à des cours et ouvrages en français. C’est plus facile pour moi d’apprendre en français pour transmettre directement cela aux groupes de voyageurs francophones.
Aussi, j’aimerais prochainement assister à des fouilles avec l’Institut Français d’Archéologie Orientale.”
Aussi, j’aimerais prochainement assister à des fouilles avec l’Institut Français d’Archéologie Orientale.”
Qu’est-ce qui te plaît dans ton métier ?
“C’est un métier vraiment passionnant. Lors des périodes de baisse de tourisme, beaucoup de guides en ont profité pour changer de métier. J’ai essayé moi aussi, mais je n’ai pas réussi, parce que j’adore mon métier de guide. Le contact avec les gens est très important pour moi, j’aime cet échange d’expériences avec les voyageurs qui viennent de toute la France. J’aime l’ambiance des petits groupes, c’est exceptionnel. C’est aussi un métier très varié : chaque jour, on change d’endroit, à la fin de chaque circuit, on change de groupe, c’est vraiment intéressant.”
À quoi ressemble une journée type d’un guide d’aventure en Égypte ?
“Quand les voyageurs arrivent de l’aéroport, je leur fais un briefing global pour leur expliquer ce que l’on va faire ensemble pendant le voyage. Puis chaque soir, je leur fais un briefing détaillé du lendemain. Je leur explique ainsi le nombre d’heures de marche, quels équipements et vêtements prévoir, la météo et les températures attendues, ce qu’on va faire en détail… Le lendemain matin, je répète le déroulé de la journée avant de partir faire les visites, randonnées ou balades… Felouque, sandal ou dahabieh, quel que soit le bateau sur lequel on navigue, lors de la croisière, on mange sur le bateau matin, midi et soir. J’aime aussi avoir des échanges avec les voyageurs pour leur expliquer les traditions et l’histoire de l’Égypte, comment les gens vivent réellement ici.”
À quoi ressemble la vie d’un guide en Égypte ?
“C’est un métier très intéressant, bien situé pour l’Égypte. C’est un métier qui offre plus de liberté, notamment pour organiser le parcours en l’adaptant au groupe. Il nous permet de transmettre notre expérience et nos connaissances. Je n’explique jamais de la même manière aux voyageurs, car certains arrivent parfois avec déjà des connaissances et des questions, tandis que d’autres ont tout à apprendre, ça dépend des groupes.
En revanche, c’est un métier saisonnier, la plupart des guides ne travaillent pas de mai à septembre, car il fait trop chaud pour voyager. Exceptionnellement, nous accompagnons des circuits sur-mesure en été, si les gens supportent la chaleur, mais c’est rare. La meilleure saison pour voyager en Égypte se situe donc entre octobre et avril-mai.”
En revanche, c’est un métier saisonnier, la plupart des guides ne travaillent pas de mai à septembre, car il fait trop chaud pour voyager. Exceptionnellement, nous accompagnons des circuits sur-mesure en été, si les gens supportent la chaleur, mais c’est rare. La meilleure saison pour voyager en Égypte se situe donc entre octobre et avril-mai.”
Quel est ton meilleur souvenir ?
“Je garde toujours de bons souvenirs des groupes que j’ai accompagnés, surtout quand il y a une très bonne entente et de beaux moments de partage. Sur des circuits de 2 semaines, notamment quand on navigue sur la felouque, c’est souvent très convivial. Tout le monde s’entend bien, on vit ensemble 24h/24, alors on partage tout. Parfois, les voyageurs sont émus quand le voyage se termine, et ça m’arrive aussi.
J’aime aussi quand des membres de l’équipe viennent découvrir l’Égypte avec nous, qu’ils soient conseillers, créateurs de voyages... Le directeur général, Yann, est d’ailleurs venu 3 fois lors de ces dernières années et c’était toujours un plaisir de l’accompagner.”
J’aime aussi quand des membres de l’équipe viennent découvrir l’Égypte avec nous, qu’ils soient conseillers, créateurs de voyages... Le directeur général, Yann, est d’ailleurs venu 3 fois lors de ces dernières années et c’était toujours un plaisir de l’accompagner.”
Que dirais-tu à nos voyageurs pour leur donner envie de venir en Égypte ?
“Il y a tellement de choses à voir en Égypte ! Si vous êtes intéressés par la culture, si vous voulez découvrir la campagne et la vie des Égyptiens, alors l’Égypte vous plaira forcément ! La mer Rouge a aussi beaucoup à offrir aux amateurs de plongée. Nous n’avons pas les Champs Élysées, mais entre les promenades dans les oasis, les champs, les villages et les visites de sites archéologiques de l’Égypte ancienne, vous pourrez vivre un voyage inoubliable !”
Comment rassurer nos voyageurs qui ont des craintes quant à la sécurité en Égypte ?
“Tout d’abord, il ne faut pas croire tout ce que les médias racontent. Que ce soit en Égypte ou même en France, de fausses informations peuvent circuler, alors que nous n’avons aucun problème pour voyager ici. Certaines agences de voyages ne proposent que de visiter les temples. Nous, on fait presque tout : on visite les villages, on rentre chez les gens, on partage des moments avec eux, on visite les marchés locaux, on se promène à pied dans l’Oasis de Fayoum et dans le désert… sans aucun souci. Même au Caire, il est possible de se promener la nuit et de prendre le métro, qui est un endroit sûr. Si vous hésitez à voyager en Égypte pour des raisons de sécurité, n’hésitez plus !
Certains endroits ne sont pas accessibles, alors bien sûr, on respecte ça et on n’y va pas. On ne fait prendre aucun risque à nos voyageurs.”
Certains endroits ne sont pas accessibles, alors bien sûr, on respecte ça et on n’y va pas. On ne fait prendre aucun risque à nos voyageurs.”