Les Misak et le marché de Silvia
Nous assistons au balai
des chivas, le bus local haut en couleur, typique de la région, et des
villageois Misak, habillés de leurs vêtements traditionnels bleu indigo, leur
poncho et leur chapeau melon, venant vendre ou acheter pommes de terre, oignons,
maïs, bananes plantains ou encore panela (pain de sucre de canne).
Le peuple Misak, appelé
également Guambianos, est une petite communauté dont l’histoire remonte bien
avant l’arrivée des colons espagnols. Les Misak ont leur culture, leur langue
(le Namtrik) et même une certaine autonomie politique. Ils cultivent leur parcelle
en famille en lien étroit avec la Pachamama (« terre mère ») et se considèrent comme
les garants de l’équilibre entre l’homme et la nature.
Pendant notre voyage en petit groupe « Des Andes aux Caraïbes : merveilles de la Colombie », nous sommes invités dans
la maloca, la maison communautaire traditionnelle et sommes initiés à leur
culture (leur savoir sur les plantes médicinales, le tissage, leur relation au
cosmos et aux esprits…) autour d’un bon repas traditionnel.
Les Kogis, gardiens de la Terre
Les Kogis vivent en quasi
autarcie et gardent une certaine distance avec la société occidentale,
notamment à cause des menaces subies autrefois par les groupes paramilitaires
et les groupes miniers convoitant leur terre sacrée. Certains villages sont proches
des routes et les habitants ont des contacts régulier avec le reste de la
population colombienne alors que d’autres sont plus isolés, à plusieurs heures
de marches dans la montagne.
Leur société est organisée
en différents clans dont les Mamos et les Sagas (chamanes hommes et femmes),
garants du savoir, du sacré et des traditions, ont un rôle de conseiller et de
décideur sur l’avenir du village et des villageois. Ils s’assurent également
que chaque personne de la communauté ait le même droit à la parole lorsqu’ils
se réunissent dans la grande hutte du village.
Les Kogis se considèrent
comme nos « grands frères » et comme les protecteurs de la Terre Mère.
Pour eux, la Sierra Nevada de Santa Marta est le cœur du monde qui maintient
l’équilibre naturel et spirituel de notre planète. Avec le peuple Ahruacos, les
Kogis sont également les gardiens de la fameuse Ciudad Perdida, l’ancienne cité
perdue des indiens Tayronas, un site archéologique datant d’environ 800 avant
JC, caché dans la jungle de la Sierra. Le site n’est accessible qu’à pied et
est considéré comme l’un des plus beaux treks de Colombie.
La péninsule de la Guajira et le peuple Wayuu
Bien que les conditions de
vie dans la péninsule soient très difficiles, en particulier à cause de l’aridité
et de la pauvreté, le peuple Wayuu a su conserver ses traditions ancestrales et
une certaine autonomie. Menacée par des projets d’extraction minière et par la
migration vers les villes, l’existence même de cette communauté semi-nomade et
de son mode de vie sont en question. L’arrivée de touristes aventuriers dans la
région depuis quelques années, attirés par les grands espaces et cette ambiance
de bout du monde, permettra peut-être d’améliorer les conditions de vie de la
communauté et faire en sortent qu’elle puisse continuer à vivre dans ses terres
ancestrales.
Notre aventure dans le désert
de la Guajira commence lorsque, depuis la ville d’Uriba, nous embarquons dans
notre 4x4 et prenons les pistes en direction des grands espaces, des dunes et
lagunes. Nous sommes logés dans un accueillant petit village Wayuu, dans une
modeste « rancheria », la maison typique de ce peuple amérindien aux
murs en bois de cactus et en torchis, où nous pouvons profiter de hamacs,
appelés « chinchorros », généralement tissés par un membre de la
communauté. Les Wayuu sont d’ailleurs réputés pour le tissage, en particulier
les vêtements et les « mochilas » les sacs très typiques de la
Colombie. L’occasion encore une fois de partir à la rencontre d‘un peuple du
bout du monde et de découvrir une autre culture !