Une mère et sa fille Kogi
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Qui sont les Kogis en Colombie ?

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Les Kogis, que l’on prononce “Koguis”, vivent tout au Nord de la Colombie, dans les montagnes de la Sierra Nevada de Santa Marta. Ce peuple aux traditions ancestrales fait de la protection de la nature un combat de tous les jours. 

Vous voulez partir à la rencontre d’une population porteuse d’un message fort ? Atalante vous emmène découvrir les indiens Kogis, de leur histoire à leur quotidien et leurs coutumes, pour un voyage immersif riche et porteur de sens.
Enfants Kogis en Colombie

La Sierra Nevada en Colombie, lieu de vie des indiens Kogis

La Sierra Nevada en Colombie, plus haut massif côtier du monde, abrite le peuple Kogis. C’est la preuve qu’on peut vivre à moins de 50 kilomètres de la mer et ne jamais s’y être baigné. En effet, dans la culture Kogi, la mer est vue comme la mère, on ne s’y baigne donc jamais. S’il peut arriver que ce peuple se rende sur les plages caribéennes, sans donc plonger à l’eau, les Kogis passent le plus clair de leur temps dans les hauteurs de la Sierra Nevada de Santa Marta, au Nord de la Colombie. 

Partez à la rencontre des indiens Kogis en découvrant cette chaîne de montagnes considérée comme le centre de la Terre par cette civilisation amérindienne. Selon un recensement datant de 2018, la population kogi totale est composée d’environ 16 000 membres, répartis tout au long des différentes vallées.

Une histoire douloureuse

Si comme le raconte notre conseiller voyages Valentin, parti à leur rencontre en 2019, “ces Indiens n’ont pas l’habitude de rencontrer des personnes du monde moderne” et que l’échange “a mis du temps à se mettre en place”, cette relative méfiance apparente peut se comprendre. En effet, à de nombreuses reprises dans leur histoire, les Kogis ont malheureusement été confrontés à la violence

D’abord, celle des Kali'nas, autre ethnie autochtone, vers la fin du premier millénaire. Puis, celle des colons, qui a décimé une partie de leur population et a accéléré leur migration vers les montagnes où ils ont trouvé refuge. Ensuite, plus récemment, le conflit armé colombien entre les FARC, l'ELN, les cartels paramilitaires et les forces gouvernementales a lui aussi laissé des traces. 

Agressés par certains groupes, se sentant utilisés et manipulés par d’autres, déçus de l’état colombien qui n’a pas tenu ses promesses en matière de protection de leur environnement, les Kogis ont logiquement fait le choix de vivre en autarcie, à plusieurs jours de marche de toute civilisation.

Le mode de vie du peuple Kogi

Cette communauté amérindienne cohabite au sein d’une société sans hiérarchie, où chaque décision est longuement débattue sous la “nuée”, une des huttes du village, afin qu’aucun membre ne se sente lésé. Les guides spirituels, appelés “Mamos” pour les hommes et “Saga’ pour les femmes, jouent un rôle crucial de conseillers ainsi que de protecteurs de la Terre et des habitants du village. Ils sont consultés lors des choix importants de la vie des Kogis, comme au moment de décider avec quelle personne partager sa vie sentimentale. Ceux qui ont fait le choix d’une initiation très longue, débutée dès l’enfance, et qui avaient le désir d’apprendre peuvent accéder à ce statut. 

La protection de la nature demeure leur principale préoccupation. Le géographe Éric Julien entretient un lien spécial avec ce peuple qui l'a sauvé d'un œdème pulmonaire survenu dans la Sierra Nevada de Santa Marta en 1985. Près de 30 ans plus tard, c’est Thomas Pesquet qui est allé à leur rencontre dans le cadre d’un épisode de “Rendez-vous en Terre Inconnue”. On apprend tout au long de cette émouvante émission que certains enfants vont à l’école, d’autres non, mais que tous sont éduqués avec le devoir de protéger la nature et sont bien conscients des enjeux écologiques actuels. L’un des Kogis explique que “le réchauffement climatique, c’est comme la fièvre et c’est notre devoir d’aider la Terre à ne plus avoir la fièvre”

Le travail collectif s’avère essentiel dans la culture Kogi. Les tâches quotidiennes sont effectuées par l’ensemble du peuple : femmes, hommes et enfants, qui contribuent tous ensemble à la vie du village. Les hommes coupent le bois, les femmes tissent les “mochillas”, qui sont des sacs tissés en fils de coton, et les enfants vont chercher de l’eau. 

L’agriculture est au centre de leur mode de vie et leur permet non seulement de vivre mais, elle sert également d’indicateur aux Kogis pour estimer si les relations avec “Pachamama”, ou “Terre Mère” sont équilibrées. Ainsi, les bonnes récoltes sont interprétées comme un signe positif et inversement pour les mauvaises récoltes. Le peuple Kogi peut ainsi ajuster l’harmonie existante avec la nature et compenser en cas de déséquilibre à l’aide de “pagamientos” ou “paiements spirituels”.
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Les coutumes ancestrales des Kogis

Les Kogis possèdent des coutumes ancestrales qui définissent leur culture et rythment leur quotidien. De l’alimentation, aux salutations en passant par la tenue vestimentaire, découvrez les coutumes de cette population : 

  • Le poporo : il s’agit d’une calebasse évidée contenant une poudre de coquillages écrasés, vouée à être mélangée avec des feuilles de coca à l’aide d’un bâton nommé “sokunu”. Chaque garçon s’en voit remettre un pour symboliser le passage à l’âge adulte. Cet objet mystérieux ne les quittera plus, ils l’utilisent et le façonnent toute leur vie. 

  • Le “bonjour” Kogi : les indiens Kogis ont une manière bien à eux de se dire bonjour, ils s’échangent des feuilles de coca en guise de respect. En effet, ils possèdent tous des sacoches ou “mochillas” fabriquées par les femmes, dans lesquelles on trouve des feuilles de coca. Pour se saluer, ils s’échangent une partie du contenu de leur sac qu’ils portent en bandoulière. 

  • L’alimentation des Kogis : si vous vous demandiez ce que mangent les Kogis, leur alimentation demeure assez proche de la nôtre dans les faits. En effet, ils se nourrissent de patates, de haricots, de viandes comme du bœuf ou du cochon, ou encore des fruits comme les bananes ou les oranges qu’ils cueillent directement sur les arbres. Seulement, leur rapport à la nourriture est différent car ils ne prennent que ce qui leur est strictement nécessaire pour vivre et s’assurent d’être toujours en accord avec les esprits de la nature. 

  • La fabrication de la panela : le peuple Kogi utilise la canne à sucre, qu’il cultive, et en extrait le le jus à l’aide d’un outil fait maison. Une fois récolté, le jus est cuit avant d’être refroidi et utilisé principalement pour sucrer les boissons. 

  • La consommation de la coca : cette plante cueillie par les femmes est mâchée uniquement par les hommes après avoir été séchée sur le feu. Elle leur permet de maintenir leur énergie pour travailler plus efficacement. La coca, ou “ayo”, réduit également la faim et minimise l’endormissement. Ainsi, les hommes peuvent plus facilement discuter toute la nuit et prendre de bonnes décisions pour la communauté.

  • Les tenues vestimentaires : elles sont tissées à base de fils et de coton par certains hommes. Une fois à l’âge adulte, les hommes peuvent s’habiller avec un ensemble qui s’assimile à un pantalon et un t-shirt à manches longues. Les jeunes garçons et les femmes, eux, portent des tuniques. 

  • La “nuée”, ou “la maison des hommes” : c’est un lieu sacré où les hommes peuvent passer des nuits entières à échanger et partager autour de la vie du village. C’est dans la “nuée” que toutes les décisions importantes pour la communauté sont prises. Néanmoins, les femmes possèdent une place très importante au sein du peuple Kogi. C’est elles qui guident leur partenaire, les aident à façonner leurs pensées et à agir comme il le faut.
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Un héritage vulnérable à préserver

La culture des Kogis est basée sur l’équilibre et l’harmonie avec la nature. Dans leur mythologie, ils se considèrent comme les “grands frères” de l’humanité et les étrangers sont perçus comme les “petits frères” à qui il faut apprendre à respecter la Terre Mère et à ne pas la piller. Aujourd’hui, avec les nombreuses pollutions liées à la modernisation, les indiens Kogis se sentent responsables et essaient de compenser ces problématiques. Leur message pour la nouvelle génération est donc clair, la Terre est sacrée et il faut la protéger

Le peuple Kogis possède un village central, nommé San Francisco, qui permet de maintenir la cohésion de la communauté. Toute la population de la région s’y réunit lorsqu’il y a des travaux à effectuer, par exemple, comme la construction d’un nouveau pont. De plus, tous les ans, tous les Kogis se retrouvent dans cette “capitale” pour célébrer ensemble. 

Dans l’épisode de “Rendez-vous en Terre Inconnue” chez les Kogis, ces derniers s’expriment et disent que “les gens de la ville sont heureux uniquement quand ils ont de l’argent alors que nous, nous sommes heureux lorsque nous avons de la nourriture que la Terre Mère nous donne.”. C’est cet état d’esprit qu’il est essentiel de préserver et de communiquer aujourd’hui, pour espérer rétablir un certain équilibre. 

Pourtant, le peuple Kogi ne se sent pas écouté dans son pays, de plus en plus de constructions voient le jour et anéantissent des sites sacrés. Cela pose un énorme problème pour cette population qui lutte pour maintenir une harmonie nécessaire avec la nature. Néanmoins, certaines associations aident les Kogis à faire valoir leur parole et à récupérer leurs terres.
Voyager à la rencontre du peuple Kogi peut donc permettre de sensibiliser les voyageurs et leur entourage à leur culture et à la cause que cette population revendique. Nous avons tous à apprendre de leur mode de vie pour se recentrer et apprendre à se reconnecter à l’essentiel. Vivez le partage pleinement durant votre aventure en Colombie !