Santo Antao, au Cap-Vert, est l’île parfaite pour les randonneurs. Ses terrains escarpés et ses paysages variés offrent une expérience unique. Silène a répondu à nos questions et raconte son périple des sommets de Santo Antao. Vivez cette immersion grâce à ce récit et découvrez ses coups de cœur et ses conseils pour cet itinéraire.
Quel a été ton ressenti sur ce voyage ?
“La destination est superbe, extrêmement dépaysante, où les paysages sont grandioses malgré le périmètre réduit de l’île. Les points de vue, les panoramas sont incroyables et extrêmement variés.
Je suis partie en novembre et entre la partie ouest et est de l’île, ce n’est pas du tout le même climat donc on a eu très chaud sur la première partie ouest et on a eu froid une nuit à l’est. Il devait faire 35° la journée et 6° la nuit donc c’était assez radical.
Je trouve que cet itinéraire sur Santo Antao est parfaitement adapté pour la randonnée parce qu’il n’est pas nécessaire de prendre la voiture pour profiter de beaux points de vue.”
Quels sont les avantages de ce trek ?
“Pour commencer, le trek des sommets de Santo Antao, comme la grande traversée de Santo Antao, est une vraie itinérance avec très peu de transport car aucune route n’existe au centre de l’île. On est donc à fond dans la rando, ce qui est incroyable à vivre.
Ensuite, l’itinéraire est assez escarpé : entre pavés, escaliers naturels et terrain rocailleux. C’est très sauvage, les chemins pavés rendent le sentier esthétique et c’est ce qui fait l’unicité de la destination. À échelle humaine, les paysages offrent une sensation d’immensité que l’on peut ressentir tout au long des randonnées.
De plus, on a souvent eu de belles surprises au niveau des hébergements où l’on pouvait profiter de piscines, ce qui est très appréciable en raison de la chaleur. Il y a aussi des nuits chez l’habitant où l’on peut découvrir les familles et leur quotidien. Ce n’est pas du tout luxueux mais cela reste confortable, il y a tout ce qu’il faut.
Enfin, c’est une destination facile d’accès car aucun visa n’est nécessaire, il suffit de se munir de son passeport.”
Qu’as-tu pensé de la nourriture de l’île de Santo Antao ?
“Les repas étaient variés et bons, je ne mange pas de viande ni de poisson et j’ai quand même trouvé la nourriture assez changeante. On mange beaucoup de féculents, un repas peut être composé de pommes de terre, de courge et d’igname donc ça tient au corps. Néanmoins, il y a énormément de fruits frais donc ça contrebalance. Les petits-déjeuners sont copieux et délicieux avec de nombreux fruits différents, du pain et des gâteaux.
Les boissons représentent également un atout. Lorsqu’on est au milieu de l'île, il n'y a pas de bars mais à Tarrafal ou Mindelo, par exemple, les cocktails et le rhum local offrent une expérience authentique.”
As-tu fait des rencontres marquantes ?
“Les rencontres dépendent énormément des guides car ils permettent de faire le lien et de limiter la barrière de la langue pour échanger avec les locaux. Lors des nuits chez l’habitant, on a pu entrevoir leur culture et leur mode de vie, on a pu manger avec eux donc cela permet de partager des moments rares.
Ce sont les habitants qui invitent et font à manger et, malgré le manque de moyens en raison du terrain escarpé, ils se donnent pour nous partager un repas généreux. Les locaux mangent et cuisinent vraiment ce qu’il y a près de chez eux, c’est sincère et authentique. Il y a moins de confort et il n’existe pas mille options de repas mais c’est une expérience hors des sentiers battus que je vous conseille de vivre.”
Quels sont tes moments marquants dans cette aventure ?
“Ce sont surtout des paysages qui m’ont marqué, les panoramas sont vraiment particuliers et sortent de l’ordinaire, comme au plateau de Lagoa. La différence de paysages est aussi notable selon la saison : je suis partie en novembre et un de mes collègues est parti en mars et les sites qu’il a vu étaient beaucoup plus secs. Pour moi tout était très vert car la saison des pluies se trouve l’été, la végétation était donc luxuriante en novembre. Néanmoins, cela reste beau à toutes les saisons, c’est seulement différent.
La vallée d’Alto Mira s’avère également un lieu magnifique. C’est un endroit très escarpé et difficilement accessible où on aperçoit tout à coup des plantations en terrasse et des pics acérés. C’était, pour moi, les plus belles scènes du voyage.
Cha de Morte, située au sein de la vallée d’Alto Mira, est absolument impressionnante. On effectue une sacrée descente le long d’un chemin pavé qui permet de découvrir une vue spectaculaire sur la vallée. Durant la descente, on doit comptabiliser entre 900 m ou 1000 m de dénivelé mais malgré cela, la vallée paraît encore très loin. En effet, elle se situe environ 2000 m plus bas donc c’est vraiment une vue grandiose. Pour moi cette journée de randonnée était vraiment la plus belle, et la plus difficile aussi, mais ça va souvent avec. Le décor est à couper le souffle avec, en prime, la mer au loin et les pics acérés sur le côté.”
Qu’est-ce qui t’a surprise durant ce trek ?
“Ce qui m’a étonné, c'est vraiment le fait qu’on soit dans deux mondes différents, entre l’est et l’ouest. En marchant seulement quelques jours, on passe d’un volcan sec à des plantations exubérantes de canne à sucre, bananes, mangues, avocats et c’est assez saisissant.
L’eau est splendide et chaude. Aux endroits où l’on peut se baigner, cela s’avère un véritable atout et, lorsque c’est trop sauvage pour une baignade, on peut parfois apercevoir des tortues. De plus, je sais qu’il est possible d’ajouter des options spécifiques pour aller nager avec des tortues, par exemple.”
As-tu une anecdote à partager sur ton séjour à Santo Antao ?
“Ce séjour demeure axé sur le trek, on marche toute la journée et on n’a pas toujours le temps pour d’autres activités, excepté lorsqu’on arrive super tôt et qu’on peut se reposer. Par conséquent, on a fêté la fin du séjour avec des cocktails savoureux, on a pu bien partager et profiter pour conclure le voyage en beauté.”
Qu’est-ce que tu retiens de ce voyage ?
“Le Cap-Vert est un archipel et chaque île a sa particularité, quelqu’un qui y a déjà été peut donc tout à fait y retourner. Si quelqu’un veut randonner, l’île de Santo Antao est l’endroit idéal. Les chemins sont balisés, c’est bien indiqué, même si le terrain est difficile cela reste agréable d’y marcher car on suit le chemin sans avoir besoin de réfléchir où aller. Ainsi, on peut bénéficier d’une réelle coupure en pleine nature pour en prendre plein les yeux.”
À qui conseillerais-tu cette destination ?
“C’est un terrain assez difficile pour de la rando donc je le conseillerais plutôt à des personnes aguerries qui n’ont pas de problème avec le dénivelé. Le terrain n’est pas des plus aisés non plus parce qu’on alterne souvent entre chemins pavés de tailles inégales qui glissent un peu, et escaliers où l’on doit adapter un rythme particulier.
L’ascension de Topo de Coroa s’avère assez difficile et chaude et, pour en profiter, il faut être un bon randonneur et avoir envie d’être dépaysé. Le pays n’étant pas très riche, il est nécessaire d’aimer la simplicité car les locaux ont un mode de vie simple que l’on peut partager lors des nuits chez l’habitant.”
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